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Etats des lieux

13 Juin - 30 Sep 2007

Quel que soit le médium employé (peinture, dessin, sculpture, photo, film, vidéo), Charles Matton cherche à rendre compte et à mettre en doute les apparences, afin de mieux les interroger.

Charles Matton
Etats des lieux

«Reconstitutions de lieux», «réductions de lieux», «espaces miniatures» sont les différentes définitions données à ses Å“uvres que Charles Matton nomme simplement «boîtes». «Faire surgir l’objet, voilà qui est plus important que de le faire signifier» écrivait Jean Baudrillard dès 1987, dans la préface de l’exposition de Matton au Palais de Tokyo. Il se référait à ses premières boîtes, constats rigoureux, inventaires hyper anecdotiques où l’objet «surgi» se doit d’être le reflet fidèle du réel – tels L’atelier de Francis Bacon, différents ateliers de sculpteurs, La chambre d’une femme désordre, celle de Paul Bowles à Tanger, ou encore Le grenier de Leopold von Sacher Masoch.

Mettre en doute les apparences, témoigner de ce qui semble afin de le mieux comprendre, illustrent bien le propos artistique de Charles Matton, depuis ses premières peintures, et quel que soit le médium employé (peinture, dessin, sculpture, photo, film, vidéo).

Cette traque de la réalité se poursuit dans cet au-delà, cet «autre côté» irrémédiable des apparences, par des jeux de miroirs. Ainsi dans les boîtes «vampire studios» – telles une Armoire à glace, une Salle de bains carrelée, ou encore La chambre d’Anna Freud à Londres – un faux miroir doublant les éléments ne reflètera jamais le visage du spectateur. Autres boîtes à leurres : les bibliothèques, caves ou halls d’hôtel, dans lesquelles des miroirs se répondant l’un l’autre créent des perspectives abyssales dans un espace pourtant circonscrit, où le visiteur à plaisir à se perdre.

Les photographies qui accompagnent les boîtes de Charles Matton dans Etats de lieux offrent une exploration nouvelle de la démarche de l’artiste. Ainsi, le paradoxe contenu dans la confrontation d’apparences – à échelle réduite – avec leur représentation – proche de la grandeur nature – donne-t-il lieu à un trouble, à une remise en question jubilatoire des habitudes de notre regard.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Etienne Helmer sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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