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Esse. arts + opinions n°67

Comment se réjouir lorsque nos dirigeants retirent progressivement et sournoisement leur appui à la culture? La célébration prend alors des tournures plus amères ou plus cyniques. C’est donc sous l’enseigne de l’anti-fête que Esse souligne ses 25 ans.

 

Information

  • @2009
  • 20831-859x
  • \.€
  • E135
  • Zoui
  • 4français / anglais
  • }227 L - 292 H

Présentation
Jacinto Lageira, Paul Ardenne, Anne Cauquelin, Marie Fraser, Patrice Loubier, Vincent Lavoie, Marie-Ève Charron, Harriet F. Senie
Esse. arts + opinions n°67

Avec ce numéro, notre désir était de clairement marquer notre 25ème anniversaire sans pour autant produire un ouvrage commémoratif, choisissant ainsi de nous pencher sur le présent plutôt que de ressasser le passé. Célébrer le présent ? Soit, mais célébrer quoi, en 2009? Outre le sentiment de satisfaction face aux actions accomplies, souligner un anniversaire implique aussi un surcroît de travail et d’investissement – le volume de cette édition en faisant foi – et ce, sans ressources supplémentaires. Face à une crise qui n’est pas sans affecter les secteurs culturels, le désir de faire la fête se fait moins fort.

La double thématique trouble-fête et killjoy (rabat-joie) nous est apparue comme le lieu idéal de cette manifestation. D’un point de vue citoyen, nous affirmons notre positionnement critique face à la multiplication des célébrations qui tendent à se perdre dans des considérations de plus en plus triviales; tandis qu’à titre d’organisme culturel, nous clamons notre indignation devant le désengagement de l’État en matière de culture. En tant qu’éditeur, nous voulons surtout ouvrir nos pages à des réflexions engagées sur le sens de la fête. À cet effet, nous avons réunis 11 auteurs dont nous apprécions tout particulièrement les écrits. Certains sont de fidèles amis et collaborateurs de la revue, d’autres publient ici pour la première fois. lls ont été invités à se pencher sur les thèmes de la fête et de la célébration, ainsi que sur la commémoration, souvent inhérente à I’anniversaire.

Dans ces essais, la fête sera tantôt explorée pour en souligner le potentiel rassembleur, tantôt pour en pointer certains aspects déceptifs. Nous
verrons notamment qu’elle possède un pouvoir critique que plusieurs artistes ont pris le parti d’exploiter, tandis que d’autres privilégient la réactivation du festif dans l’art,la fête pour la fête. Différentes formes de commémorations sont également analysées, critiquant au passage le
devoir de mémoire qui tend parfois à édulcorer le présent. Les oeuvres et les actions quien découlent – reconstitutions, mémoriaux éphémères,
monuments spontanés ou anti-monuments – font état de la multiplicité des formes possibles, et mettent de I’avant certaines tentatives de
préservation de la mémoire dans le monument, qu’il nous a semblé pertinent de questionner.