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Erró, 50 ans de collages

Grande figure de la Figuration narrative, Erró est depuis la fin des années 1950 un virtuose du collage qu’il pratique à partir d’illustrations de magazines, d’images de propagande chinoise ou de bandes dessinées américaines.

Information

Présentation
Alfred Pacquement, Christian Briend, Laurent Gervereau, Danielle Kvaran
Erró, 50 ans de collages

L’exposition « Erró, 50 ans de collages » présente pour la première fois cet aspect peu connu mais prolifique et original de l’œuvre de l’artiste islandais.

Le Musée national d’art moderne, qui vient de recevoir d’Erró une donation de soicante-six collages, propose au public de découvrir un ensemble très représentatif de son travail découpé et collé.

Les collages d’Erró, datant de 1958 pour les plus anciens jusqu’aux plus contemporains, puisent à des sources variées, principalement dans la presse. Erró allie, notamment dans sa série des méca-make-up, des visages de mannequins découpés dans des titres féminins à des éléments mécaniques tels des objectifs d’appareils-photo ou des carrosseries de voitures.

Des «comics» américains ou des images de propagande chinoise, russe ou cubaine voisinent avec des reproductions de la peinture classique, des revues scientifiques ou encore des images publicitaires.

Favorisant les chocs visuels et mêlant les temporalités et les espaces, les créations d’Erró sont cocasses, troublantes, empreintes d’humour et de dérision. Éminemment politique et critique, son œuvre dénonce la guerre (de celle du Vietnam à l’invasion américaine en Irak), les pouvoirs totalitaires ou la consommation de masse. La conquête spatiale lui inspire aussi de nombreux collages où des cosmonautes côtoient des odalisques d’Ingres.