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Rero interroge les codes de l’image à travers une esthétique plastique à mi-chemin entre art urbain et art conceptuel. Ses messages barrés d’un épais trait noir prônent l’autocensure et détournent la frontière entre intérieur et extérieur. Il décline ici les 26 lettres de l’alphabet en leur attribuant à chacune un mot qui fait sens dans son travail.

Information

Rero
Erreur dans le titre

À mi-chemin entre art urbain et art conceptuel, Rero interroge d’un côté le contexte de l’art, de l’autre les codes de l’image et de la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît régulièrement dans ses œuvres: WYSIWYG (What You See Is What You Get).
Détournement et auto-censure — Rero barre ses messages d’un épais trait noir — sont les maîtres mots de ses recherches sur la négation de l’image. Par une construction radicale, où tout doit être montré et rien ne doit être caché, Rero détermine la limite entre l’intérieur et l’extérieur.

Pour cet ouvrage, il a décidé de décliner à la manière d’un abécédaire les 26 lettres de l’alphabet en attribuant à chacune un mot qui fait sens dans son travail (copyright, nature, obsolescence, zoom, etc.)  — et a demandé à 26 personnalités différentes d’y faire écho par un texte écrit pour l’occasion.

«Ce livre, tout comme mon travail plastique, a commencé par une exploration. Mon premier acte artistique s’est fait par le biais du graffiti.
Entre l’art dit “classique” — qui me paraissait inaccessible — et l’art contemporain que je ressentais comme trop élitiste (je n’avais simplement pas étudié leurs codes respectifs qui m’auraient permis de les apprécier), le graffiti m’offrait un accès direct, frontal à un mode d’expression sans pour autant avoir besoin d’en connaître toutes ses caractéristiques pour en tirer satisfaction. Il me permettait de me fixer des objectifs plus abordables. L’expérience me suffisait pour construire mon langage et mon identité. Il est mon premier coup de cœur et celui qui a fait naître cette envie d’interagir avec le réel, de prendre part à notre monde.

Curieusement j’avais la sensation qu’il fallait transgresser les codes actuels de l’art pour pouvoir réaliser un acte créatif […] C’est donc naturellement que j’ai commencé à pratiquer le graffiti de manière très conventionnelle en reproduisant l’imagerie et le style américains. Plus je faisais mes armes dans le graffiti, plus j’avais l’impression de singer une époque new-yorkaise qui n’existait plus et à laquelle surtout je n’avais jamais participé. Une espèce de train fantôme que j’essayais vainement de rattraper. C’était perdu d’avance bien sûr, mais l’énergie qui se dégageait de ce mouvement m’a toutefois permis de connaître mon premier prélude dans l’art.»
Rero

Sommaire
— Abandon, Romain Meffre
— Bavure, Jacques Villeglé
— Copymyright, Marc Lenot
— Destruction créatrice, Juliette Milbach
— Eidolon, Delphine Guillaud
— Faile, Sophie Pujas
— Garfifti, Valdan
— Hors de, Christophe Genin
— Image, Marie Hamel
— Je, Clément Ferreri
— Knock out, Julie Crenn
— Line, Achille Bonito Oliva
— Mediocrite, Henri Thuaud
— Nature morte, Jona Roisin
— Obsolescence, Arnaud Oliveux
— Palimpseste, Chrixcel
— Quod Libet, Julien Lamour
— Re-media, Nicolas Laugero Lasserre
— Senseless, Didier Hamel
— Transmission, Sarah Mattera
— Usage, Roger Ferreri
— Vandalisme, Valere Mbea
— Wysiwyg, Tania Mouraud
— Xhtml, Laurent Boudier
— Yourself, Fabien Castanier
— Zoom, Séverine De Volkovitch