« Encore une foi » de Dan Perjovschi
Pour l’artiste, la pratique du dessin est une extension de son histoire personnelle, de son identité et de sa connaissance. Après la chute du régime de Ceaucescu en 89, ses œuvres sont fortement marquées par les bouleversements politiques de la Roumanie. S’y dresse un constat critique de la situation post-soviétique évoquant l’absence des valeurs et de la hiérarchie morale, le contrôle social et médiatique du pouvoir politique et l’arrogance du regard de l’Ouest sur l’Est.
Mais si son travail enregistre une Histoire, celle-ci se tient dans un mouvement continu où le privé et le public dialoguent constamment. Les thèmes et les questions abordés par l’artiste sont sans cesse rejoués en fonction du contexte. Une résidence à Londres en 2000 donne ainsi lieu à autant de commentaires sur le conflit au Moyen-Orient que sur l’exposition visitée la veille ou sur le petit-déjeuner anglais.
Selon l’artiste, le dessin est fait pour circuler. De fait, il s’évade des blocs de papier pour gagner les espaces d’exposition ou bien la rue, au risque de flirter avec sa disparition. Quand, armé d’une craie, il investit les trottoirs et les murs de Kassel en Allemagne pendant l’été 2003, l’artiste renoue avec les origines de dessin, avec l’art pariétal et avec la pratique populaire du graffiti. Il produit également une œuvre éphémère qui échappe à sa commercialisation.
Dominique Abensour et Alice Guybert, Le Quartier, Quimper, 2005.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Emmanuel Posnic sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Encore une foi