Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

Einsamzweisam

14 Mai - 25 Juil 2009
Vernissage le 13 Mai 2009

Aux confins de la performance et du tableau vivant, les oeuvres de Jürgen Klauke stigmatisent les méandres de notre société : la consommation à outrance, l’adversité, la solitude, l’avidité de sexe, le manque d’amour, l’autorité, la répétitivité du quotidien…

Communiqué de presse
Jürgen Klauke
Einsamzweisam

Avec ce titre « Einsamzweisam », Jürgen Klauke tend à re-nouer une nouvelle fois avec des problématiques qui lui sont chères. Cette exposition au double mouvement introspectif / prospectif présente de nouveaux tirages de deux séries photographiques des années 70.

Il s’agit de la confrontation de deux visions différentes de la sexualité, de l’érotisme qui oscillent entre l’échec et la mort. Portant un nouveau regard sur ces images et révélant la « part maudite » de ces oeuvres initiales qui se tiennent dans leur radicalité, Jürgen Klauke stigmatise les méandres de notre société : la consommation à outrance, l’adversité, la solitude, l’avidité de sexe, le manque d’amour, l’autorité, la répétitivité du quotidien…

Aux confins de la performance et du tableau vivant, le corps devient une forme et une densité expressives aux poses alambiquées à la limite du dérisoire. Ce Bildmensch (homme d’image) « rejoue le drame des conflits humains entre le désir et la menace, le débordement et la retenue ».

Comme le souligne Peter Weibel, « Klauke a su fustiger la politique identitaire fondée sur une politique corporelle et jouer avec les sexes et les identités. […] il expose magistralement les différentes possibilités qu’offre la photographie pour conceptualiser les formes socialisées de la représentation de soi et pour les transgresser. » L’identité comme champ des désastres.

Les titres en langue allemande de ses photographies ne sont jamais des explications mais ouvre le champ de l’image et font partie intégrante de l’oeuvre. Dr. Müllers Sex-Shop oder so stell’ ich mir die Liebe vor (1977/2009) représente le grotesque, l’exagéré, le persiflage, l’ironie (tout cela et plus encore) à l’image de la consommation insensée. Il utilise tous les moyens pour arriver au bout et tout se terminera en éclat de rire. Le rire comme résistance, exutoire. J’ai agi de façon formelle comme un voyeur.

Les petites images de la première édition (d’après la chanson de Zara Leander) sont toutes des images fortes en soi. Leur agrandissement permet de faire valoir complètement leur ampleur baroque » explique Jürgen Klauke.

Colorée, expansive, l’image en crescendo est mouvante, désamorce tout un pan du ridicule de l’être. L’artiste tel un soldat, qui va en guerre, dans une lutte des sexes, se fige dans le fétichisme, ultime détonation anarchique des rituels sexuels. Dans la souveraineté gagnée et requise du jeu, l’ironie mélancolique s’inscrit en cet être solitaire au milieu d’une réalité anonyme, uniforme et réglementée. L’expression de la fantaisie est en voie de destruction par l’expérience de l’isolement.

Dans un tourbillon d’acrobaties érotiques, Viva Espagna (1976-1979/2009) s’étend quant à elle sur un vide fantomatique. « Ce sont des images sculpturales telles une architecture de la transformation et de la confession de deux corps. La première version était sur toile et prédominait dans sa noirceur. Elle agissait dans cette veine du chant de flamenco, de la lutte de deux corps comparable à la lutte en corrida. Une Espagne noire, catholique meurtrie par le fascisme et l’aliénation dogmatique. La nouvelle version sur papier donne la possibilité de faire ressortir la qualité de la matière, d’aller au-delà du formel.

« Il y a plus de sensualité, plus de rigidité dans ce jeu constant entre Eros et Thanatos » précise Jürgen Klauke. Dans cet état en suspens, ce mysticisme sombre, la rigidité mortuaire des amants, vêtus de noir, noir sur noir, peut exprimer l’avènement de la passion ou la fin de celle-ci. De la jubilation à la mélancolie, de l’amour comme absolu profane, il ne reste qu’une vitalité extatique.

critique

EinsamZweisam

AUTRES EVENEMENTS Non classé