Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

Dunkerque

10 Nov - 02 Mar 2008

Parallèlement à son installation photographique et sonore présentée au Laac, Jürgen Nefzger propose ici le résultat de son exploration de la ville de Dunkerque et de sa périphérie, entre langage pictural romantique et échos au cinéma de Tarkowski et d’Antonioni.

Communiqué de presse
Jürgen Nefzger
Dunkerque

Depuis le début des années 1990, le photographe allemand Jürgen Nefzger porte un regard acéré sur les mutations du paysage. Lauréat du prix du public du Jeu de Paume en 2006, Jürgen Nefzger a été invité à explorer le territoire de Dunkerque. Cette invitation est organisée à l’occasion de la biennale de culture contemporaine, «Dunkerque l’Européenne 3», où l’Allemagne est mise à l’honneur.

Le musée des Beaux-Arts et le LAAC présentent ainsi du 10 novembre 2007 au 2 mars 2008 deux ensembles d’oeuvres complémentaires réalisés par l’artiste lors de sa résidence à Dunkerque.

À Dunkerque, Jürgen Nefzger explore la périphérie de la ville : un lieu déterminant pour saisir l’actualité de notre culture urbaine. En effet, c’est ici que la ville se fait au présent. C’est ici aussi qu’elle est en conflit avec l’environnement rural. L’insistance de Nefzger à revenir sur cette frontière imaginaire et indéterminée, témoigne du potentiel de cette zone à nous dévoiler l’état des choses. Ici, les contradictions sont lisibles, et le photographe peut disséquer ce corps aux contours imparfaits que constitue la masse urbaine.

Cette série dunkerquoise évoque à plusieurs reprises le langage pictural romantique, ou encore celui d’une certaine poétique de la zone, comparable à celle que l’on peut trouver dans les films de Tarkovski ou d’Antonioni. La double appartenance des images, en même temps documentaires et poétiques, sérielles et uniques, objectives et personnelles, n’est pas une contradiction. Elle est stratégique, permettant de renforcer chacune de ces qualités en la croisant avec sa prétendue opposée.

Connu pour ses paysages industriels et périurbains, Jürgen Nefzger semble porter le regard ailleurs que ce sur quoi il est attendu. Dans le combat qui oppose le paysage naturel au paysage industriel, il invite un troisième acteur : les habitants. Le schéma binaire d’une bataille inégale entre environnement et technique se complexifie. L’issue de la confrontation risque de surprendre. L’espace indéfini, entre la ville et sa zone portuaire, devient un espace public au sens fort du terme, où les individus prennent place librement. En marge d’imposantes installations industrielles, Nefzger découvre des territoires inoccupés, délaissés, tranquillement réinvestis. Tout se passe dans cet espace hybride, impur, inqualifiable faute de catégorie adéquate pour le classer : hors de l’enceinte urbaine, à la lisière des sites industriels, mais pas assez éloigné pour être considéré comme naturel.

Contre toute attente, certaines des images sont radieuses : scènes de plage, ou encore de promeneurs dans les dunes et les bois des alentours de la ville. Les Dunkerquois photographiés ne sont pas les cobayes d’une expérience de coexistence entre l’homme et l’activité industrielle. Ils sont les occupants légitimes d’un territoire qui leur revient.
 

AUTRES EVENEMENTS Non classé