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Deux éclats blancs toutes les dix secondes

04 Déc - 16 Jan 2011
Vernissage le 04 Déc 2010

Pour Aurélie Godard la forme résulte d’une négociation entre la volonté et l’accident. Du bois de flottage est recyclé en mobilier domestique, des tâches de peinture aléatoires sont soigneusement détourées, des boules d’aluminium froissées sont coulées dans la masse.

Communiqué de presse
Aurélie Godard
Deux éclats blancs toutes les dix secondes

La saison 2010/2011 s’ouvre avec l’exposition «Deux éclats blancs toutes les dix secondes» d’Ann Veronica Janssens et Aurélie Godard. De générations différentes, les deux artistes se retrouvent autour de préoccupations communes pour les phénomènes naturels et/ou extraordinaires. L’exposition comprend de nombreuses pièces inédites dont certaines réalisées au cours d’une résidence sur l’île de Ouessant.

Les oeuvres des artistes se mêlent dans un parcours où les repères chavirent. Le titre renvoie aux signaux du phare du Créac’h situé sur l’île de Ouessant, dont le rythme syncopé modifie la perception de l’espace et du temps. Entre équilibre et suspense, les oeuvres de ces deux artistes se répondent avec subtilité, transformant l’espace d’exposition en laboratoire d’expériences sensibles et contemplatives.

Pour Aurélie Godard la forme résulte d’une négociation entre la volonté et l’accident. Du bois de flottage est recyclé en mobilier domestique, des tâches de peinture aléatoires sont soigneusement détourées, des boules d’aluminium froissées sont coulées dans la masse. Les formes ainsi mises en tension poussent l’imaginaire à prendre le relai sur nos sensations.

Étrange univers que celui d’Aurélie Godard, où se croisent paysages lunaires et décors de western, ruines antiques et plages californiennes. En 2005, une cimaise de l’École des beaux-arts de Paris était percutée par une météorite. Une autre fois, trois planches de surf fichées dans le sol de la galerie arborent des morsures de requins. De Deep Impact aux Dents de la mer, Aurélie Godard décline une démarche résolument éclectique, à la fois formelle et narrative. Une conception éminemment singulière de la sculpture, où la surface et le volume entretiennent des relations complexes, où le geste de mise en forme, précis et volontaire, est toujours contredit par le hasard ou l’accident — et vice versa.

En procédant par stratification — de matériaux, de références et de distances divers — l’artiste Godard multiplie les points de vue et les axes de lecture. L’objet, aussi minimal soit-il, vient toujours raconter une histoire, renvoyer à un événement dont on ne sait pas s’il a vraiment eu lieu. Dans ces fictions d’espaces, il est souvent question de trous, de traces, de reflets avec lesquels l’artiste creuse l’espace existant (les oeuvres ici s’absorbent dans les murs ou dans le sol) et matérialise des passages vers un ailleurs qui cohabite sans peine avec l’ici et maintenant sous l’effet de compressions spatio-temporelles.

De la vue d’ensemble au gros plan, le spectateur se voit obligé d’ajuster son point de vue en permanence. Entre le point de départ de l’oeuvre et sa surface de projection, le très loin et le très proche, l’artiste fait exister un espace invisible où il n’y a pas de juste position. Et où l’on comprend que la trajectoire importe autant que le point d’impact.

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