Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

De la place pour le sable

05 Juin - 28 Juil 2007
Vernissage le 02 Juin 2007

Le travail de Davide Balula s’articule autour de dispositifs sonores et électroniques, visuels et plastiques. Il décontextualise des objets, des formes et des systèmes familiers, dans des pièces où la frontière entre le réel et la simulation disparaît, au profit d’un déplacement du sens.

Communiqué de presse
Davide Balula
De la place pour le sable de

«De la place pour le sable» est le titre choisi par Davide Balula pour sa première exposition personnelle à la Galerie Frank Elbaz, sans doute pour sa qualité d’évocation. L’écoulement inexorable du sable-temps auquel est suspendue la condition humaine est mis en scène dans le film culte La Femme des sables, d’Hiroshi Teshigahara. Le protagoniste du film, prisonnier d’une fosse dans un désert, doit perpétuellement lutter pour en évacuer le sable. En forme de contre-pied, dans l’exposition de Davide Balula l’intervention humaine déjoue la fatalité en influençant par exemple la conversion du temps (ou sa représentation) en heures, minutes, secondes. Le potentiel fictionnel de la mesure du temps se réalise parfaitement dans l’évocation de son dérèglement.

Ainsi «Les Humeurs», ensemble de douze horloges aux rouages modifiés, indique d’autres vitesses possibles pour l’écoulement du temps. Cette diversité de temporalités traduit autant de rythmes subjectifs. Atomic Clock Peninsula contrarie la prescription planétaire du temps étalon, référence du temps légal, édicté par ondes radios depuis la station de Mainflingen en Allemagne. C’est également en utilisant le canal radio que ce brouilleur de temps atomique propose, dans le périmètre de l’exposition, un autre temps de référence.

Les ondes sonores, leur enregistrement ou leur émission, sont essentielles dans le travail plastique de Davide Balula. Concrete Step, Memory Recorder est une valise modifiée qui fonctionne ici en mode enregistrement pour agir en boite noire de l’exposition. Quoique mobile (cf. les photographies attestant de ses voyages à New York, Las Vegas, Amsterdam…), cette sculpture est étonnamment volumineuse à l’ère des micro et nano technologies. En regard de son illustre référent la Boite en valise de Duchamp, musée portatif qui réunit les répliques en modèles réduits des Å“uvres de l’artiste, Concrete Step, Memory Recorder contiendra l’espace de l’exposition sous sa forme audible.

Le potentiel de l’œuvre d’art constitue la matière de la série Static Power. Une sculpture vivante, caisse de transport remplie de polystyrène de protection animée de mouvements visibles et audibles, est mise en relation avec un diptyque d’aquarelles représentant des cartons d’emballage. Cette vie, d’origine énigmatique au moment du stockage, semble présager de la puissance de l’oeuvre d’art en condition d’exposition. audible.

Heartbeat Exciter sonde la corrélation possible entre la réception d’ondes électriques et la sécrétion de sérotonine par des orties. Une platine vinyle diffuse au moyen d’électrodes des battements cardiaques sensés influer sur la croissance d’orties en culture au coeur de socles blancs de différentes hauteurs, aux formes épurées des sculptures minimales et à la silhouette graphique d’un équalizer. Cette oeuvre marque une fois encore la singularité de nos développements individuels face à d’identiques stimuli.

Le rapport à la science des oeuvres de Davide Balula est distancié, de l’ordre de l’expérience comme modèle de médiation scientifique. Il s’effectue sur le mode de l’analogie, par la mise en évidence de similitudes entre des choses de nature différente. Avec La Dilution des coïncidences, un dispositif de verrerie de laboratoire est surpris en cours de transformation de dés rouges translucides en un liquide animé d’un vortex restitué dans un bocal. Cette surprenante installation dilue le fatum du coup de dés comme elle le ferait des multiples facettes de la personnalité schizoïde du docteur Rhinehart, décrite dans le bestseller L’homme-dé, qui joue aux dés chacune des décisions de son existence.
Kathy Alliou

L’Artiste
Davide Balula
Né en 1978 à Annecy. Vit et travaille à Paris.

critique

De la place pour le sable

AUTRES EVENEMENTS Non classé