ART | EXPO

Cut & Paste

11 Juin - 23 Juil 2016
Vernissage le 11 Juin 2016

L’exposition «Cut & Paste» de la galerie Maïa Muller offre un panorama de la pratique du découpage & collage. Depuis les créations des dadaïstes jusqu’aux collages contemporains de Barbara Breitenfellner et de Jean-Michel Alberola, le parcours rassemble les multiples méthodes, thématiques et enjeux d’un art toujours bien vivant.

Jean-Michel Alberola, Barbara Breitenfellner, Damien Deroubaix, Richard Fauguet, Camille Fischer, Hannah Höch, Galim Madanov, Myriam Mihindou, Hassan Musa, Chaya Ruckin, Jean Tinguely,  Edward Vignot
Cut & Paste

Alors que le couper-coller est devenu un geste automatique de notre quotidien informatisé, la galerie Maïa Muller réaffirme l’infinie richesse et la vitalité de l’art du collage.

Première pratique créative abordée dans l’enfance, celle consistant à découper et coller des morceaux de papier est aussi, lorsqu’elle vise une dimension réellement artistique, une des plus exigeantes. C’est ce que démontre l’exposition «Cut & Paste» (couper-coller) à travers une trentaine d’œuvres de douze artistes.

Issus de différentes générations, suivant des processus créatifs et des directions thématiques variés, tous ont abordé le découpage-collage, sans que celui-ci soit forcément leur seul mode de travail. Par delà leur diversité, leurs Å“uvres révèlent les contraintes qui font d’un photomontage une Å“uvre: la composition, la profondeur de champ, les différents plans, l’association des couleurs et des motifs, la signification d’ensemble… Malgré son apparente simplicité, le découpage-collage répond aux mêmes règles classiques que la peinture.

L’exposition remonte aux collages dadaïstes d’Hannah Höch dont les représentations de la féminité entrent en résonnance avec celles de Barbara Breitenfellner et de Galim Madanov. Comme Hannah Höch, la première isole des images fragmentaires de la femme (jambes, bouche, masque, danse, chevelure) qu’elle assemble dans des collages d’un érotisme décalé. Le second recouvre les photos de corps nus de morceaux de papier de soie blanc, tels des voiles pudiques jetés sur eux qui les protègent des regards.

Les mots parfois s’associent à l’image: c’est le cas dans les collages de Jean-Michel Alberola et de Jean Tinguely. Les deux œuvres de ce dernier sont parsemées d’adresses et de rappels de rendez-vous écrits au stylo-bille ; elles prennent l’allure de microcosmes mentaux faits de réminiscences et de projets.

L’humour est une composante habituelle de l’art du collage: la réunion de deux images issues de contextes différents suscite naturellement un effet de décalage et de surprise. Cet humour peut s’attaquer à l’histoire de l’art comme le font les chewing-gums recouvrant des reproductions en noir et blanc de sculptures d’Auguste Rodin dans les collages d’Edwart Vignot. Il peut aussi adopter une perspective plus politique comme les collages textiles du Soudanais Hassan Musa qui ébranlent les symboles de l’Amérique.

Au-delà de ses outils de base, papier, ciseaux et colle, le collage s’aventure parfois vers d’autres matières et d’autres techniques. Le fil et l’aiguille sont les instruments de Myriam Mihindou qui coud ses éléments sur du papier tandis que les Å“uvres de Camille Fischer mêlent collage et dessin ou aquarelle. Richard Fauguet crée ses sculptures en collant verticalement des céramiques. Autant de pratiques personnelles qui prouvent que les ordinateurs, Photoshop et le traitement d’images numériques n’ont pas affaibli les multiples potentiels du collage.

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