Tatiana Trouvé

Tatiana Trouvé

Tatiana TROUVÉ — née le 4 août 1968 a Cosenza (Italie). Vit et travaille à Paris (France).

Tatiana Trouvé est une artiste contemporaine italienne dont la pratique englobe installations, dessins, sculptures… Et ce, au fil de mises en scènes générant des espaces, aussi bien physiques que mentaux. Explorant la spatialisation mémorielle singulière, les installations de Tatiana Trouvé n’ont rien de simple ou d’accueillant. Espaces opaques et difficiles d’accès, à l’instar de ces souvenirs qui se dérobent et se floutent lorsqu’on cherche à les ranimer volontairement… Et qui ressurgissent, hirsutes et cryptiques, dans les rêves, pour mieux finir par sombrer dans l’oubli. De la même manière, les mémoires de Tatiana Trouvé n’ont rien de docile, elles génèrent de la perplexité. Du temps délinéarisé et redistribué dans l’espace. Actuellement, son travail est représenté par la Galerie Perrotin (Paris, New York, Hong Kong, Séoul, Tokyo), la König Galerie (Berlin), la Gagosian Gallery (New York, Beverly Hills, San Francisco, Londres, Paris, Rome, Athènes, Genève, Hong Kong), notamment.

Tatiana Trouvé : B.A.I. (Bureau d’Activités Implicites) et Polder, la spatialisation de la mémoire individuelle

Née dans une petite ville d’Italie, Tatiana Trouvé a passé son enfance dans la capitale sénégalaise, Dakar. En 1983, Elle séjourne à Paris puis intègre la Villa Arson (1985-1989). Elle effectue ensuite une résidence à l’Atelier 63 de Haarlem (1990-1992). En 1995, elle s’installe à Paris, où elle cherche du travail. À partir de 1997, Tatiana Trouvé entame l’Å“uvre-processus B.A.I. (Bureau d’Activités Implicites). Soit un dispositif d’archivage consacré à son travail, réalisé ou non. Intégrant des éléments comme des CV, des lettres de demandes de bourses… Palais de la mémoire extériorisé, le B.A.I. génère progressivement des Polder. Gagnant en autonomie, les Polder développent des dimensions architecturales. Entre maquettes et installations, ces espaces cultivent une forme d’inconfort. L’exiguïté des pièces par exemple, soumettant les spectateurs à une gymnastique déroutante. Au sens propre comme au sens figuré : il est difficile (voire impossible) d’entrer dans les Å“uvres de Tatiana Trouvé.

Installations, dessins, sculptures… Espace immersif et maquette, lieux communs et singulier palais mémoriel

Pour l’exposition collective « Airs de Paris » (2007, Centre Pompidou), par exemple, une partie de son installation requérait au préalable de passer par une minuscule porte en verre, donnant sur un local technique, théoriquement inaccessible. Plus loin, un rocher noir, couvert de cadenas, siégeait, entouré de dessins, près d’une structure en verre. Lewis Carroll, Grand Verre duchampien, pierre noire et Ka’aba… Si des pistes interprétatives s’offrent, pour autant les doutes font plus que subsister : ils s’imposent. La mémoire de Tatiana Trouvé est effectivement une structure singulière et intime. D’envergure internationale, les travaux de Tatiana Trouvé ont été exposés lors de la Biennale de Venise (2003 et 2007), notamment. Récipiendaire du prix Marcel Duchamp (2007), ses installations sont présentées dans le monde entier.