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Conversational Style

16 Mai - 27 Juin 2009
Vernissage le 16 Mai 2009

Les oeuvres de Maria Loboda convoquent et opposent l’art et les sciences de l’occulte. Elle est réputée pour la mise en place de systèmes de connaissance et de leur formalisation, auxquels elle assigne des incantations magiques ou des forces spirituelles.

Communiqué de presse
Maria Loboda
Conversational Style

La Galerie Schleicher+Lange présente l’exposition « Conversational Style », une proposition individuelle de Maria Loboda.

Le travail de l’artiste joue avec plusieurs éléments qui convoquent et opposent des dimensions rarement associées, telles que l’art et les sciences de l’occulte. Elle est réputée pour la mise en place de systèmes de connaissance et de leur formalisation, auxquels elle assigne des incantations magiques ou des forces spirituelles.

Maria Loboda a déjà invoqué un djinn dont la présence était manifestée par un document signé en attestant l’acte d’invocation. Utilisant un sort médiéval, ou bien le I-Ching, ou encore le langage victorien des bouquets de fleurs (avec lequel elle élabore des messages maléfiques), son travail tisse des rencontres entre différents codes (sous le signe de différents héritages culturels telle que la musique romantique, comme pour « Conversational Style »).

Pour son exposition à la galerie, la musique joue ainsi un rôle central mais silencieux. Le titre de l’exposition fait partie d’une définition de la musique de chambre proposée par Joseph Haydn et dont l’artiste a pris l’intégralité comme point de départ pour concevoir l’exposition : « conversational style of composition ». Selon le compositeur, la musique de chambre devrait être jouée comme une conversation, d’autant plus que chaque partie est écrite pour un seul instrumentiste.

La phrase de Joseph Haydn a une teneur transdisciplinaire, entre la parole et le son. Maria Loboda s’en inspirera pour pousser des correspondances. C’est ainsi que le spectateur retrouvera des sculptures formées à partir de matériaux divers, se révélant progressivement être les mots formant la part manquante, dans le titre de l’exposition, de l’expression du compositeur. L’artiste entend cette installation comme une « chambre à mots ».

Puisant directement dans la lecture que propose Joseph Haydn de ce genre musical, Maria Loboda conçoit des sculptures s’épelant elles-mêmes, meublant un espace intérieur, s’intégrant à lui comme la musique s’adapte à la structure improvisée et polyphonique de la conversation.

Treize lettres seront parsemées dans l’espace. Certaines pourront être peintes à même le mur, d’autres seront des formes tridimensionnelles, des « sculptures verbales ». Elles ne se liront pas aisément, néanmoins, se donnant comme des formes d’intérieur, abstraites, conviviales. Elles ne composeront un mot que dans le processus de découverte de l’installation, apportant une composition formelle intrinsèque à l’oeuvre que le spectateur ne percevra pas tout de suite. « …of composition », expression presque militante mais tronquée stimulera à la fois l’appréciation d’objets – un rapport à la sculpture et son langage propre – et la lecture de mots dont le sens est à déchiffrer – comme un rébus.

La référence assidue à des artistes ou créateurs d’un passé plus ou moins distant est pratique courante chez cette artiste, comme c’est le cas pour New sculptures for an old collection, 2008 (en référence à la designer Eileen Grey) ou encore Kugel, Fläche, Stab, Kristall, Band, Kegel, Spirale, 2008 (sphère, surface, tige, cristal, ruban, cône, spirale, en référence à Laszlo Moholo-Nagy).

Dans « Conversational Style », elle suit ce même sillon. Maria Loboda reprendra du mobilier tchèque cubiste des années 20. Une chaise longue avec un tabouret encastré, pour deux personnes en conversation, sera exposée dans la dernière salle.

L’originalité de cette sculpture bicéphale est la contrainte que s’est imposée l’artiste pour la réaliser : chaque élément est fait avec les mêmes matériaux pour fabriquer un instrument musical. En reprenant une tendance visionnaire du design qui associe la pure formalisation à l’objet du quotidien, l’artiste constitue un territoire hybride, à la fois projet futuriste et relecture historique. Comment un instrument peut-il devenir du mobilier ? Comment les formes pures de l’utopie peuvent-elles s’astreindre à une fonction ? Et dans ce passage, que perdons ou gagnons-nous ?

L’intangibilité du sens derrière les oeuvres de Maria Loboda contraste avec la forte présence des formes et des matériaux qui renvoient à la complexité d’un monde ambivalent où des forces peuvent sans cesse être retournées, ravivées ou simplement ignorées, à travers des systèmes de codes et de leur matérialisation esthétique.

Vernissage
Samedi 16 mai. 18h-21h.

critique

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