ART | EXPO

Contes Invertébrés

14 Mai - 25 Juin 2011
Vernissage le 14 Mai 2011

Peter Buggenhout crée à partir de matériaux qui appartiennent au registre du vivant, des déchets industriels et des déchets organiques. Ses œuvres ne s’inscrivent dans aucune temporalité et relèvent du rapport à l’«Informe».

Peter Buggenhout
Contes Invertébrés

Par Valérie Da Costa

Créer avec des matériaux qui appartiennent au registre des déchets industriels, organiques ou du vivant, tel est l’un des enjeux du travail de Peter Buggenhout.

L’artiste s’est engagé, depuis la fin des années 1990, dans un travail de sculpture qui échappe à toute normativité. Cette orientation tient notamment aux matériaux utilisés: poussière, crin, détritus, sang, estomac et intestins de vache, soit des matériaux de l’abjection qui suscitent, à la vision de l’œuvre, une ambivalence constante entre l’attraction et la répulsion.

Ces œuvres, dans lesquelles la matière génère une forme indéterminée et insaisissable, relèvent du rapport à l’«Informe», dont Georges Bataille dit qu’il n’est «pas seulement un adjectif ayant tel sens mais un terme servant à déclasser». Peter Buggenhout joue de ce déclassement afin que son travail échappe à toute catégorie et matérialise le déchet jusqu’à lui donner une forme et lui faire subir une série de gestes opératoires qui le mènent vers l’informe.

Ainsi il cherche à concevoir une sculpture qui ne tient qu’à ce qu’elle est et dont l’autonomie provient justement de ce choix de matériaux, qui prélevés, ont perdu leur forme et leur fonction car ils ont été déclassés.

En regardant ces réalisations, celles-ci semblent indatables. Elles ne s’inscrivent dans aucune temporalité tout en s’apparentant paradoxalement à des objets archéologiques du passé ou du futur signifiant l’idée d’un temps qui nous survivra.

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Laurent Godin à Paris, Peter Buggenhout a choisi de convoquer les trois aspects de son travail en montrant un choix de réalisations récentes et inédites qui, tout en conservant leurs spécificités formelles (poussière, sang, crin, estomacs de vache…), offrent de nouvelles possibilités plastiques, plus aériennes. Affirmant ainsi que l’artiste continue de creuser de manière jusqu’au-boutiste son parti pris esthétique inclassable, en dehors des modes et des tendances du moment, sans jamais céder à la tentation du facile, du séduisant et de l’accessible.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Ornella Lamberti sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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