ART | EXPO

Bertille Bak, Circuits

28 Sep - 16 Déc 2012
Vernissage le 27 Sep 2012

«Circuits» développe un parcours dont Paris est le point d’ancrage des deux derniers projets artistiques de Bertille Bak: Ô quatrième portant sur le questionnement existentiel de religieuses retirées dans un couvent, et Transports à dos d’hommes, projet inédit réalisé avec les habitants d’un campement tsigane.

Bertille Bak
Circuits

Bertille Bak associe films courts, sculptures mécanisées, objets bricolés, dessins et archives afin de témoigner avec humour, poésie et engagement, des conditions d’existence et de moments de vie éprouvants.

Ces récits imaginaires puisent leur inspiration dans la mémoire de familles ou de communautés souvent unies dans l’adversité, se trouvant au seuil d’un départ, en situation d’exil ou de migration. Le travail de Bertille Bak ne se limite pas à l’observation et au témoignage. Elle s’attache à recréer des liens, à consigner les traditions, les histoires, les identités des groupes avant leur dispersion ou leur disparition.
Lors de ses précédents travaux, son intérêt s’est porté sur la révolte d’une cité minière du Nord-Pas de Calais et celle des habitants d’un quartier de Bangkok menacés d’expulsion, sur la survivance de la culture polonaise perpétrée à New York par ses représentants émigrés.
Les digressions narratives de Bertille Bak associent des anonymes qui n’ont pas habituellement le droit de parole. Elles témoignent de son engagement et participent à la fabrication de nouvelles mythologies.

Ô quatrième
Constitué d’un court métrage, d’objets et de sculptures associés, ce projet porte sur la communauté religieuse des Sœurs de la Charité, abordé par le portrait intime d’une Sœur et entrecoupé d’insertions de scènes fictionnelles.
La vidéo relate les entrevues de l’artiste avec Sœur Marie-Agnès, retirée dans le couvent de la chapelle de la médaille miraculeuse, à Paris. Elle confie ses pensées, ses souvenirs et livre des anecdotes de son quotidien. L’artiste s’intéresse particulièrement à l’occupation du temps libre des Sœurs. Des questions existentielles et l’appréhension de la mort par l’insertion de saynètes fictionnelles relatent l’organisation structurelle du couvent. La réalité rattrapant l’imaginaire, on découvre le règlement de la communauté qui enjoint les Sœurs à monter d’un étage lorsque leur état de santé se dégrade. Les plus âgées et les plus fragiles rejoignent alors définitivement le quatrième et dernier étage.
Les objets personnels des religieuses (un verre, une boîte de cirage, une paire de ciseaux, une lampe de poche, un réveil) utilisés pour les sons et les bruits qu’ils produisent, constituent la bande sonore du film. Ils sont présentés dans l’exposition, accompagnés de fiches inventoriant leur emplacement dans la chambre des religieuses ainsi que dans la bande sonore.

Transports à dos d’hommes
Le projet global rassemble également un film, des objets et archivages divers tel que des PILI (plans indicateurs lumineux d’itinéraires) revisités en machines sonores ou encore une peinture retraçant tous les paysages traversés par les Roms entre Dororhoï et Paris pour leur venue en France.
Le film est constitué d’images tournées au sein d’un campement Rom installé dans la région parisienne. Comme elle le fait habituellement, l’artiste s’est rapprochée de la communauté et a partagé son quotidien durant quelques mois. Le projet s’attache à traiter de déplacements, territoires et musiques sans traduire frontalement la dimension politique et sociale du sujet bien qu’elle soit en filigrane du récit entier. Il s’agit bien plus de trouver des solutions pour déjouer l’hostilité constante à l’égard de la communauté, avec ses représentants eux-mêmes.

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