ART | EXPO

Catherine Melin

25 Mar - 22 Avr 2016
Vernissage le 25 Mar 2016

Habiter, vivre, c’est traverser avec son corps le langage de l’espace. A travers les tubulures colorées d’une échelle, d’une passerelle ou d’une balançoire, Catherine Melin attribue à l’espace urbain une syntaxe en dialogue permanent avec nos corps.

Les œuvres de Catherine Melin se nourrissent de l’espace urbain ou plutôt de ses marges et ses périphéries, mais aussi des corps qui y déambulent, des relations qui s’y nouent et des architectures qui s’y font et s’y défont.

De cette coexistence entre l’éphémère et le durable, entre l’émergence et la disparition, entre le neuf et le fossile propre au territoire urbain contemporain, elle fait ma matière première. Elle s’attache à démembrer les paysages urbanisés en une constellation fragmentée de signes, de rythmes et de mouvements des corps. Ses personnages, quand il y en a, sont toujours neutres – à la limite de la dépersonnalisation – et se meuvent à travers un décor ni hostile ni bienveillant, souvent alambiqué, composé par un coup de crayon à la fois précis et nerveux.

La question initiale dans le travail de Catherine Melin est celle du point d’appui, et donc de la manière d’occuper l’espace. L’espace, tout autour de nous, nous contient en même temps que toutes choses : celles qui sont fixes et celles qui se meuvent, celles qui étaient là et celles qui ont été ajoutées par les hommes, lesquelles sont devenues aujourd’hui prépondérantes.

Dans cette propension à vouloir emplir le vide et les rares espaces laissés vacants, nous pouvons y voir la forme moderne de ce que Wilhelm Worringer dans Abstraction et Empathie, caractérisa en parlant de «geistiger Raumscheu», ce que l’on peut traduire par «angoisse de l’esprit devant l’espace». Crainte, voire panique affolée, qui rend l’occupation nécessaire : pour que l’espace s’incarne et échappe au vide qui est sa tentation, il lui faut des objets et des formes, toute une écriture de lignes et de surfaces qui le traduisent dans une langue que le corps peut apprendre et comprendre.

C’est une poétique de l’urbain et de l’humain, de leurs jeux et enjeux que Catherine Melin capte et traduit à travers différents médiums – la plupart du temps il s’agit de techniques mixtes sur papier.

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