ART | EXPO

Catch

10 Jan - 20 Mar 2009
Vernissage le 10 Jan 2009

Les peintures de Katharina Ziemke exprime avec une redoutable efficacité et une extrême simplicité de moyens, certaines réalités de notre époque, souvent tragiques ou macabres.

Katharina Ziemke
Catch

Pour sa deuxième exposition personnelle à la Galerie Zürcher, Katharina Ziemke exprime avec une redoutable efficacité et une extrême simplicité de moyens certaines réalités de notre époque, jusque dans ses derniers développements.

Elle évoquait ainsi ces relents de Guerre Froide auxquels nous introduisait sa récente exposition titrée « Haut-Karabakh », lointaine contrée du nord Caucase.

Pourtant, dans un monde attaché à la poursuite des « événements », ce ne sont pas eux qui l’attirent mais les circonstances dans lesquelles ils se produisent.

Des visages se dressent, immobiles, comme autant de témoins refroidis, momifiés, réduits au silence. L’univers de Katharina Ziemke est criblé d’impacts et jonché de cadavres.

Des soldats morts au combat et des enterrements, des carcasses d’animaux pourrissent en plein désert ou flottent dans l’eau d’un canal. Katharina Ziemke peint des tableaux cadrés comme autant de plans fixes d’un film muet.

Mais la dimension tragique ou macabre de certaines scènes est interprétée de manière déroutante : les bâtiments sinistrés et les corps en décomposition ont parfois les couleurs des garnitures de pâtisserie.

Les soldats sont de plomb ou de cire et les visages de poupées ou de figurines rappellent ces statuettes kitsch en porcelaine de Saxe que Katharina Ziemke affectionne particulièrement.

Ce traitement pictural qui consiste à donner à toute chose une apparence « émaillée » relève ici d’une intention précise ainsi que l’a remarqué Erik Verhagen : « ces glaçures investissent paradoxalement les objets d’une plus-value vitale inversement proportionnelle à la pétrification de la chair humaine. »

Katharina Ziemke procède à un double déplacement de la réalité. Celle-ci est d’abord rapportée par une image documentaire (presse, photographies, Internet, etc.) prélevée par l’artiste.

L’image ainsi fragmentée est ensuite placée dans un monde sans modèle sinon qu’il évoque, par certains aspects, l’atmosphère étrange et un peu cruelle des contes de Grimm.

Car c’est moins l’homme que l’attitude humaine, moins les histoires que leur contexte qui intéressent Katharina Ziemke, mais bien les indices, éventuellement dérisoires, d’une civilisation et ses glissements progressifs de leur époque jusqu’à la nôtre.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Nicolas Villodre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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