LIVRES

Capriccio. Adrian Schiess, l’œuvre plate

Monographie analytique et digressive sur le travail du Suisse Adrian Schiess. Une œuvre complexe qui instaure un nouveau rapport à la peinture et au paysage : des plaques de bois recouvertes de peinture métallisée, posées sur le sol, dans lesquelles se reflètent l’environnement, transformant ce reflet en paysage et la plaque en tableau.

— Auteur : Denyz Zacharopoulos
— Éditeur : Analogues, Montpellier
— Année : 2004
— Format : 21 x 28 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 159
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-915772-02-9
— Prix : 29 €

Présentation

Depuis l’exposition présentée au musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1993, l’œuvre d’Adrian Schiess est très présente en France. Cependant aucun ouvrage monographique ne lui avait été consacré. Ici, le texte — étude et essai — de Denys Zacharopoulos répond à l’envergure du travail d’Adrian Schiess, et soulève les questions posées par l’artiste. L’étendue du travail d’Adrian Schiess est mise en évidence par l’intransigeance avec laquelle tant l’artiste que l’auteur assument une position personnelle et critique face à la peinture et face à l’art.

Denys Zacharopoulos explore cette œuvre par une approche particulière à la fois plastique et picturale, presque analytique et historique, qui passe au crible les aspects sociaux, économiques, politiques, philosophiques que la poétique de l’œuvre implique, une approche engagée qui ne cache pas son admiration pour l’artiste et son amour de l’œuvre, attentive à ses champs d’influences et aux confluents singuliers de la création. La dispersion entretenue par l’œuvre d’Adrian Schiess et l’écriture fragmentaire et aphoristique de Denys Zacharopoulos se rencontrent dans les pages de ce livre où l’image et le texte, le sens et la pensée se déplacent et s’intensifient avec la versatilité du propos et de l’écriture. Le changement d’humeur renforce la continuité du propos dans le livre, comme les scansions de l’expérience la densité théorique. L’évidence de l’œuvre picturale forme entre les plis et les déplis du discours les sept chapitres d’un réel ouvrage sur la peinture aujourd’hui.

Capriccio s’introduit avec le mot mystérieux et limpide de Wittgenstein, selon lequel « on doit toujours être prêt à apprendre quelque chose de totalement nouveau » (Remarques sur les couleurs, III, 45) et poursuit son investigation dans l’univers de la peinture. L’infime et l’infini se côtoient dans l’œuvre d’Adrian Schiess. L’un est une fleur peinte, l’autre les fragments d’une peinture insécable. L’un est une image de plaine, l’autre un tableau qui pourrait être un paysage. L’un est une ombre fixée, l’autre une lumière instable. L’ensemble forme une œuvre quantique d’intensité constante que ce livre tente de restituer. Capriccio est une partition. Il mesure la capacité, l’intensité et la densité de chaque élément en rapport à l’ensemble dans le travail d’Adrian Schiess, du début des années quatre vingt à aujourd’hui. Il y a un rythme, mais à peine une chronologie car l’œuvre d’Adrian Schiess se détourne, pour se retourner parfois sur elle-même. Le livre juxtapose des travaux en mettant constamment en jeu la question de l’échelle, celle de la dimension physique des œuvres, mais aussi de leur dimension artistique.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Analogues)

L’artiste
Adrian Schiess est né en 1959 à Zürich. Il vit et travaille à Mouans-Sartoux, France.

L’auteur
Denys Zacharopoulos est historien et critique d’art, commissaire d’expositions et écrivain. Il fut commissaire associé de la Documenta 9 et du pavillon français à la Biennale de Venise en 1999. Conseiller des fonds régionaux du Nord-Pas-de-Calais, de Champagne-Ardenne et du fonds national d’Art contemporain, il a été inspecteur général de la création à la Dap. Il vit et travaille actuellement à Athènes.