ART | EXPO

Blocs

18 Juin - 12 Juil 2006
Vernissage le 17 Juin 2006

Julien Sirjacq conçoit une exposition collective en rapport à l’histoire d’un lieu, d’un bâtiment, où vivent, travaillent et s’exposent une multitude d’individualités, toutes à l’œuvre au sein d’une même structure.

Communiqué de presse

Julien Sirjacq

Blocs

«Blocs» énonce un principe progressif, à l’image de la programmation musicale prenant place sur l’ensemble de la durée de l’exposition, du jardin suspendu permanent (Julien Sirjacq et Emilie Benoist), ou encore de l’araignée élaborant sa propre construction, contrainte par la forme résultant de la collaboration entre Julien Sirjacq et l’architecte Kenta Yokoo.
Chaque pièce, pour la plupart le fruit d’une collaboration avec Julien Sirjacq, ne se fige pas à l’ouverture de l’exposition, mais participe concrètement par leur gestation interne, à la vivacité du Point Ephémère (lieu de programmation, lieu de divertissement aussi, lieu de restauration, lieu de travail).

L’exposition tire son nom d’une construction littéraire — fonctionnant comme des blocs textes, les œuvres qui la composent participent à énoncer un tout dont les différents éléments sont disjoints. Ces éléments sont en révolution les uns par rapport aux autres et suivent une grammaire permettant la relation, à l’instar du Cobra, schéma de jeu d’improvisation musicale présent dans la programmation d’actions et réunissant pour l’occasion des musiciens issus de différentes formations. Les blocs-œuvres de l’exposition élaborent une sorte d’archipélisation de l’ensemble produisant une errance plutôt qu’un parcours; chaque œuvre prolifère des racines à l’ensemble du bâtiment, architecture sensible et multiple.

«Blocs» va au delà d’un principe d’action contextuelle : pas uniquement outils critiques ou d’analyse, plusieurs œuvres agissent sur le bâtiment même en élaborant de nouveaux circuits d’informations en temps réel (des captations sonores sont réalisées sur l’ensemble de la surface publique du lieu par des micros installés en quatre points et rediffusés en une œuvre) ; mais aussi et surtout «Blocs» agit avec l’équipe animant le lieu et au travers d’elle élabore un récit en bande dessinée (Jérome Zonder), construction alternative et fantastique, posant des mots et des figures au devenir programmatique de Point Ephémère.

Les pièces de «Blocs» surgissent des murs et des personnes, laissant transpirer toutes les contradictions du lieu. Ici le dessin et les mots tissent un rapport concret à la terre. Un tour de force dans un univers inconfortable, que l’on peut percevoir comme une esthétique du bouleversement et de l’intrusion.

Opérant de nombreux détours, «Blocs» invente une poétique de l’infini : la progressivité du récit est fondée sur ce contraste entre la trivialité du contexte (béton et parpaings principaux éléments architecturaux) et l’absolu de l’expérience (la gestation autonome des œuvres, l’apport en fiction des individualités du lieu).

L’infini ne fait pas de distinction : il confond essentiellement la réalité en brouillant les repères de la perception et de la raison : les espaces, les objets, les essences, les catégories temporelles.
Yannick Boulot et Bruno Bottella élaborent un dispositif reprenant le principe de mouvement circulaire de la Black Maria afin de créer une image cinématique, mais où toutes les phases du mouvement sont visibles simultanément et opèrent alors à une déconstruction de l’image et du temps.

La programmation musicale s’est envisagée en catégories : post-punk, musique contemporaine et musiques électroniques; cette typologie dessine des postures esthétiques, politiques et donne par la même une attention particulière à la sensualité de ces formes (dans le jeu comme dans la réception). Cet autisme est rendu lisible à certains moments de la programmation par des structures didactiques (Quentin Sirjacq sur piano préparé), mais aussi parce qu’il se manifeste dans les œuvres de l’exposition (l’œuvre de Kenta Yokoo et Julien Sirjacq, déconstruit l’espace par jeu de miroirs futuristes et dans le même lieu le revitalise en son sein par la propagation d’une araignée œuvrant à son piège de soie).

«Blocs» force les disciplines et les œuvres à jouer entre elles au ventriloque : fournir un effort de communication intérieur et musculaire.

> Programmation sonore avec : Appartement 127, 10lec6, Innocent X, QSS, Choc, Chamber Music vs Electronique (Bruder), Danny Meir, Franck Smith, Mathieu Levet, Tacteel, Frantz Loriot, Hughes Vincent.

> En partenariat avec la galerie Eva Hober et Paris-Art.

Commissaire
Julien Sirjacq

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