Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

Bellevue

26 Mai - 19 Juin 2010
Vernissage le 26 Mai 2010

L’exposition de Zenita Komad se présente comme un recueil foisonnant de constructions qui s’étendent simultanément en de nombreuses directions, faites de toutes sortes de matériaux, gravées sur le papier ou esquissées sur la toile.

Communiqué de presse
Zenita Komad
Bellevue

Suzanne Tarasieve présente la seconde exposition personnelle à la galerie de l’artiste Zenita Komad, intitulée «Bellevue». «Lorsque les lettres — et seulement dans ce cas-là — elles jouent à la boîte à couleurs. Elles se mettent sagement en rang, le «a» en tête, le «z» tout au fond, du blanc en passant par le jaune, le rouge, le vert, le bleu jusqu’au noir.

Elles font cela dans l’espoir que quelqu’un vienne les secouer, les mettre sens dessus dessous. Les lettres se veulent alors des cartes à jouer, réunies par paires, si possible groupées en pleines maisons, assemblées en flush royaux; pour former un mot, une phrase, une histoire. Le jaune veut se retrouver une nouvelle fois à côté du vert, au lieu de commérer encore et toujours avec l’orange, le violet a toujours eu un faible pour le rose et le vert criard rêve depuis longtemps d’une nuit avec le noir et le pourpre.

Le «e» veut enfin pouvoir s’unir de nouveau avec son cousin «t» et sa cousine «s» pour former un «est» plein de sens, tout en recevant en personne l’approbation du mini groupe «il». Et trois des multiples «y» cherchent des partenaires appropriés pour un «Eternally I‘m your yes», pour partir ensemble rendre visite à leur frère à Bombay. Le cadre sur mesure pour leur jeu, le châssis, a été fraîchement vernis et lorsque le ciel embrasse la terre au même moment à Vienne et à Pékin, l’espace est suffisamment courbe pour que le voyage reste agréablement court.

Et celui qui croit qu’il est impossible de faire crier le vieux rose et que le beige ne peut être porté que par de vieilles dames, se trompe lourdement. Le premier rang des lettres ne représente qu’un des ordres possibles. Chaque poème est tout aussi juste. Quand les lettres n’ont pas envie de produire du sens, de traduire la pensée d’un tiers ou de se laisser modeler pour former des hexamètres, elles préfèrent se délasser en tas désordonné ou vont nager dans la soupe, au lieu d’aller dormir bien rangées comme des crayons de couleur dans une boîte à compartiments. Il en va d’ailleurs de même pour les grains de sable: lorsqu’ils en ont assez de ruisseler, ils s’assemblent en château-fort ou ils quittent leur bac pour écrire de façon enjouée «l’homme est condamné à être libre».

Zenita Komad connaît les lettres, les couleurs et les grains de sable. Elle est au fait de leur parenté, du cordon qui les relie tous à l’ombilic, de leur envie d’interagir, de leur capacité à tout exprimer («soit lumière pour le monde ! . sic !»). Elle sait que les images font naître des images, les mots appellent des mots, des actes et des idées.

Dans son catalogue Opus IV. Selected Works, Komad a réuni et classé chronologiquement des ensembles d’oeuvres; dans «Bellevue» elle présente une sélection d’oeuvres des dernières années dans un ordre différent: le tableau de sable y rencontre le tableau laqué, le bilan de l’année précédente le dernier extrait tiré de l’étagère à livres.

Elle a pris ce qui était à portée de la main («Pflicht und Schatten» comme «I need no father»), mais elle n’a cette fois-ci pas rangé les éléments en fonction de leur âge mais plutôt réorganisé les anneaux de croissance, tendu les anneaux intérieurs autour des anneaux extérieurs et teint la palette en blanc.

Cela la rend plus colorée et élargit le champ des joyeuses sciences comparatives des univers de Zenita. De cette façon, un morceau du plan de l’univers de Zenita (un espace privé ouvert à tous) est dévoilé. L’on y voit des constructions qui s’étendent simultanément en de nombreuses directions, faites de toutes sortes de matériaux, gravées sur le papier ou esquissées sur la toile. L’exposition se présente comme un recueil foisonnant de pages uniques souveraines, comme un nouvel agencement adéquat, un autre joli noeud sur le fil rouge.

Auparavant est aussi maintenant. Il n’y a pas de point 0 identifiable. La belle vue ne connaît pas de temps. C’est le futur qui est ici rétrospectivement contemplé.»

Vernissage

Mercredi 26 Mai 2010, 18h-21h.

critique

Bellevue

AUTRES EVENEMENTS Non classé