ART | EXPO

Before present

04 Juin - 19 Sep 2010
Vernissage le 04 Juin 2010

"Before present, BP" fonctionne comme une fabrique de questions à propos de l'écologie. D’abord pour relancer la production de matière grise, car il y a là plus que matière à réflexion, ensuite pour favoriser une approche lucide des problèmes liés à l'écologie.

BP, Edith Dekyndt, Jimmie Durham, Liam Gillick, Dominique Gonzalez-Foerster, Nicole Hassler, Katharina Hohmann, Véronique Joumard, Renaud Layrac, Didier Marcel, Dan Perjovschi, Dan Peterman
Before present

« Before present », BP en abrégé, pourrait être le nom d’une marque ou d’une gamme de produits devenus rares ou déjà disparus, produits qui auraient pu auparavant marquer l’histoire de l’humanité.

L’appellation « BP » est en effet utilisée par les archéologues, paléontologues et autres chercheurs de vieux restes du vieux monde pour dater tout ce qui est antérieur à 1950, date à laquelle les scientifiques décidèrent de dater à l’avenir toute chose à l’aide du Carbone 14.

Concrétement: si l’on admet que 1000 ans Before Present = 950 ans après JC, ça veut dire qu’on s’autorise raisonnablement le droit de revisiter l’histoire de l’humanité sans faire de J.-C. la case départ.

Évidemment, ça change tout. Et en tout premier lieu, ça veut dire que tout ce qui se passe, ce qui date d’hier comme ce qui arrive à présent, c’est plus ou moins à cause de ou grâce à nous. Nous tous.

Parce qu’il est clair que le moindre de nos actes peut avoir d’énormes conséquences. Parce que ce sont toujours les petits ruisseaux qui font les grandes rivières…

La matière grise
« Before present », l’exposition programmée cet été par le Centre d’Art Contemporain d’Annemasse, fonctionne comme une fabrique de questions à propos de l’écologie.

D’abord pour relancer la production de matière grise car il y a là, sur ce sujet, plus que matière à réflexion. Ensuite pour orienter l’observateur désorienté vers une approche non catastrophiste, non pathétique mais lucide des problèmes liés à l’écologie.

Exemples ci-après: Quoi de neuf depuis le sommet de Copenhague? Question dessinée sur les murs de la Villa du Parc par le Roumain Dan Perjovschi. L’humanité a-t-elle de l’avenir? Question mise en circulation par l’amérindien Jimmie Durham.

Les plasticiens sont-ils chargés de recycler tout nos emballages en plastique? Question mise en oeuvre par l’étazunien Dan Peterman. Les mots ont-ils encore du sens? Question déclinée par le Britannique Liam Gillick.

Comment faire d’un parc atomique une aire de pique-nique? Question filmée par Dominique Gonzalez-Foerster. Un autre monde est-il possible? Question affichée dans l’espace public par Katharina Hohmann.

Que devient le mythe de l’automobile dès lors que nos réserves de pétrole s’épuisent? Question posée depuis des lustres par le collectif français BP.

Le soleil brille-t-il pour tout le monde? Question mise en lumière par Édith Dekyndt. La nature est-elle condamnée à devenir exclusivement décorative? Question tranchée par Didier Marcel.

Que deviennent les oeuvres au-delà du vernissage? Question à peine maquillée par la Genevoise Nicole Hassler. Et si l’eau de pluie n’existait plus? Question traduite au nom des oiseaux par Jimmie Durham.

Et si c’était la fin de l’ère des Lumières, la fin de la Modernité? Et si nous avions épuisé tous nos gisements de matière grise? Questions mises en réseau par Véronique Joumard.

Quand toutes les eaux seront usées, polluées ou mortes, tout corps plongé dans l’eau sera-t-il condamné à mourir à son tour? Question photographiée par Édith Dekyndt.

Et enfin, combien de tonnes de gomme de pneus a-t-il fallu recycler pour fabriquer le tapis de sol sur lequel sont gravés les mots « Before present » qui constituent le titre de cette exposition?

Combien d’oeuvres de ce type, combien d’expositions de ce genre faudra-t-il pour que nous comprenions la nécessité de mesurer l’impact de nos actes tant au niveau local qu’à l’échelle planétaire? Ultimes questions posées par Renaud Layrac, ex-membre de feu le collectif BP…

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