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Bal

15 Sep - 29 Oct 2006
Vernissage le 14 Sep 2006

Joffrey Pleignet a parcouru la région Franche-Comté et plus particulièrement les départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Jura pour immortaliser des structures à l’architecture particulière: les discothèques mobiles.

Bal de Joffrey Pleignet

Zuma Beach, Floyd, Le Kiss, Cap 2000… Entre 1993 et 1994, Joffrey Pleignet a parcouru la région Franche-Comté et plus particulièrement les départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Jura pour immortaliser des structures à l’architecture particulière: les discothèques mobiles. Vestiges d’une mode passée, ce sont des constructions archaïques à base de panneaux de métal ou de bois, d’une toile de bâche et d’une façade colorée. Montés et démontés en quelques jours, ces préfabriqués s’installent à la périphérie des villages, sur les terrains vagues ou les parkings. Ils effectuent un circuit au cours de l’année qui les amène de bourgade en bourgade pour apporter une touche festive au samedi soir.

Volontairement, Joffrey Pleignet a éliminé toute présence humaine de ses photographies: ainsi l’œil ne s’attache qu’aux structures architecturales et réalise que celles-ci existent par elles-mêmes. Et paradoxalement, l’absence d’activité humaine attise l’imaginaire et permet à chacun de jouer dans le décor figuré par Joffrey Pleignet sa propre version de la soirée disco du samedi. Ces structures éphémères additionnées au terme de «Bal» renvoient à une multitude d’images et de clichés. Il y a là quelque chose de désuet dont la ringardise est quasi-touchante, on croit apercevoir une foule se trémoussant sous les encouragements d’un disc-jockey, des effluves d’alcool et de sueur semblent effleurer les narines et la fumée pique presque les yeux.

Pour photographier les discothèques mobiles, Joffrey Pleignet s’est servi d’un Polaroïd et son choix n’est pas innocent. Ce procédé a plusieurs caractéristiques en commun avec les bals itinérants: son instantanéité, sa banalité démodée et son inéluctable disparition dans les années à venir. De plus, l’utilisation du Polaroïd permet à Joffrey Pleignet de se singulariser et de contourner le réalisme photographique préconisé par les Becher. La froide objectivité de l’école de Düsseldorf est gommée par le Polaroïd qui produit des images délavées qui incombent plus à l’interprétation des couleurs et de la lumière qu’à un enregistrement systématique. Joffrey Pleignet insuffle une âme à un style documentaire standardisé ce qui lui permet de se démarquer de ses contemporains comme Andreas Gursky ou Götz Diergarten.

Joffrey Pleignet est né en 1968. Son travail photographique est tourné vers les architectures du quotidien comme les bâtiments industriels ou les pavillons, le paysage et les milieux urbains.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Elise Heinrich sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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