ART | EXPO

Au pied de la lettre

17 Mai - 20 Sep 2009
Vernissage le 17 Mai 2009

Les oeuvres rassemblées ici proposent d’explorer les relations qu’entretient le langage - les mots - avec les arts visuels aujourd’hui. Fondées essentiellement sur des propositions verbales, l’exposition a pour ambition de « montrer » ce que les artistes « racontent » ou « disent » et ce, au sens propre comme au sens figuré.

Art Keller, Pierre Ardouvin, Julien Audebert, Gérard Collin-Thiébaut, Dora Garcia, Eric Duyckaerts, Mark Geffriaud, Martin Le Chevallier, Claude Lévêque, François Morellet, Christian Robert-Tissot, Charles Sandison, Yann Serandour et Lawrence Weiner
Au pied de la lettre

Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la seconde édition de Plein Soleil / L’Eté des centres d’art.

L’exposition « Au pied de la lettre » propose d’explorer les relations qu’entretient le langage – les mots – avec les arts visuels aujourd’hui. Fondées essentiellement sur des propositions verbales, mais pas seulement, « Au pied de la lettre » a pour ambition de « montrer » ce que les artistes « racontent » ou « disent » et ce, au sens propre comme au sens figuré. Ainsi, un énoncé, une injonction, un discours modélisé, une citation, un message sur l’art, viennent faire écho à des oeuvres qui sont l’illustration matérielle, sans aucune théâtralité, de la forme énoncée dans le titre.

« Au pied de la lettre » propose au public une quarantaine d’oeuvres nouvelles ou empruntées à des collections privées et publiques. Les quinze artistes représentés ont en effet été invités à investir le château (la cour), la chapelle et l’auditoire, avec plusieurs propositions différentes. La moitié des oeuvres exposées sont des projets spécifiquement réalisés pour l’occasion.

La présence «monographique » de chaque artiste permet d’appréhender la singularité de chaque univers artistique. Elle entraîne le spectateur dans une sorte de récit multipiste, rythmé par « chapitre» : un artiste, une oeuvre, une histoire. L’ensemble de l’exposition est placé sous le signe de la figure de Lawrence Weiner et s’organise autour d’une oeuvre historique : Juste au milieu de… (statement de 1973, collection privée) qui, dans ce contexte, est emblématique des frontières parfois ténues que dessine l’art avec les notions de métaphore et de littéralité. Logiquement placée au centre de l’exposition, et donc des espaces du château, elle distribue les volumes dévolus aux autres artistes…

« Au pied de la lettre », plus que d’être une exposition thématique, propose des corpus d’oeuvres où le mot/la lettre/le sens se transforment tour à tour en image, en peinture, en discours ou en communication, en savoir aussi, ou encore joue avec la notion de code ou d’ordonnancement du monde, selon ses propres modalités.

« Au pied de la lettre » propose des images, ici en écho à des énoncés ancrés dans l’imaginaire collectif (Bonne nuit les petits et Crystal palace de Pierre Ardouvin), là une mer de mot se télescopant sous les pieds des visiteurs (Charles Sandison, Océan), des lettrages gothiques réalisés en poussière aimantée (Julien Audebert).

Avec des mots géants dont la typographie renvoie littéralement au sens qu’ils énoncent (Christian Robert-Tissot), ou bien grâce à un cours de logique magistral façon Buster Keaton (Eric Duyckaerts, Pour en finir avec la Barre de Sheffer), les artistes convoquent le langage et ses usages dans des oeuvres vidéos, des sculptures, des installations et de la peinture.

Quoique sérieuses dans leur approche de l’art, les pratiques peuvent questionner avec humour la notion de discours, celui lié au savoir ou celui lié au marketing… Ainsi par exemple, un artiste se plie à un audit professionnel et répond aux questions normées liées à sa potentielle réussite professionnelle (Martin Le Chevallier, L’Audit).

Le discours « modélisé » de l’auditeur, les questions posées de même que les codes marketing auxquels l’auditeur recourt, nous « apprend » que l’art, précisément ne peut que s’en échapper.

Dora Garcia préfère interpeller le public et l’incarner dans des lettres d’or (Golden sentences), puis fait traduire un communiqué de presse dans des langues rares et pourtant présentes sur notre territoire, nous convoque enfin à l’aide d’un livre mythique (Farenheit 451)… imprimé à l’envers.

Le livre (Mark Geffriaud), la citation/la page (Yann Serandour) ou la case de bande dessinée (Art Keller) permettent aux artistes de procéder à une analyse de l’art grâce à des oeuvres à la présence plastique singulière. Que dire par exemple de la rencontre virtuose, via la peinture, de la bande dessinée et de la critique d’art avec Art Keller ? On ne sait s’il s’agit, au bout du compte, de lieux communs sur l’art d’aujourd’hui ou de citations réelles d’historiens de l’art ou… les deux.

Outre la « virtuosité » de la peinture, la lecture de cette oeuvre à la lumière du pop art contribue, bien sûr, à lui donner une saveur unique.

L’oeuvre programmatique de François Morellet est une ode à la neutralité et pourtant, les titres d’apparence sophistiqués forment parfois des jeux de mots évocateurs. Sensibles dans le titre, les règles qui président à la création mêlent hasard et science de la géométrie. L’oeuvre ne renvoie finalement qu’à elle même, littéralement.

Plus lyriques et en apparence plus sentimentales dans ce qu’elles font « ressortir », autant dans le registre plastique que dans celui du sens, les néons de Claude Lévêque (Sans titre) et la vidéo pleine d’ironie et de poésie de Gérard Collin-Thiébaut (L’apparition du titre) viennent parachever une exposition où la littéralité de l’oeuvre, dans son rapport à l’image, avec le texte ou avec l’objet, génère l’allégorie et suscite la métaphore…

A l’Orangerie et dans le parc
Lieu de promenade ou d’expérimentations chorégraphiques, le parc accueille aussi une exposition permanente et évolutive qui participe de cet « Esprit des lieux ». Elle se déploie toute l’année dans le parc autour des oeuvres acquises au titre du Fonds départemental d’art contemporain (Fdac) de l’Essonne et s’enrichit des projets in situ présentés à l’Orangerie. Cette dernière accueille en effet, des expositions d’artistes invités en résidence, souvent jeunes, qui travaillent sur les thèmes de l’architecture, de l’espace public, du paysage.

— Julien Discrit, « Echelle 1:1 »
À l’Orangerie, jusqu’au 24 mai 2009

— L’Esprit des lieux, artistes en résidence(s)
A l’Orangerie et dans le parc, du 5 juillet au 20 septembre 2009
Présentation d’une sélection d’oeuvres de la collection du Fdac de l’Essonne et des propositions nouvelles conçues spécifiquement pour le domaine départemental de Chamarande, dans le cadre de résidences. Inauguration à l’occasion du lancement du Festival « Parcours de danse » le 5 juillet à 15h.

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