ART | EXPO

Au pied de la lettre

18 Nov - 27 Nov 2005
Vernissage le 17 Nov 2005

Si l’exposition est un parcours qui crée son propre environnement, ce sont alors les objets visibles qui en marquent les temps et laissent le vide autour, la matière en moins, tel un rappel des mots perdus.

Marco Cordero, Anthony Lanzenberg

Au pied de la lettre

Image et langage, représentation et libre coïncidence constituent des marques essentielles des mécanismes de création, comme stratégie de cohérence.
L’idée d’une œuvre naît ainsi d’une perception particulière de l’environnement, d’une tendance à isoler des éléments qui, en se réorganisant, construisent un sens nouveau ou soulignent des chemins de pensée.
Le langage commun, mot ou expression linguistique, île en soi-même, tout en tournant en rond crée une force centrifuge, et des chemins vers l’horizon ; les observer ou les suivre ne peut que créer un vertige. Isoler et tourner en rond sont des mouvements dans l’espace liés à la sensation de flotter : la trace sur le papier blanc, le mot sur le mur blanc, le corps dans les draps d’un lit, le jaune dans le blanc d’œuf.
Le blanc est le principe de sédimentation des contours et des pages.
La narration comme système organisé contient en soi son fondement irrationnel : se retourner sur soi-même, s’enrouler, c’est se raconter ; enrouler la matière, une carte, c’est raconter le réel. Marcher sur un parquet constitue une carte sans repères comme un livre de sable. Les immeubles ne seraient-ils pas des livres ?
Si l’exposition est un parcours qui crée son propre environnement, ce sont alors les objets visibles qui en marquent les temps et laissent le vide autour, la matière en moins, tel un rappel des mots perdus.

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