DANSE | SPECTACLE

Les incandescences – Festival #1 | The Gyre

04 Avr - 05 Avr 2019

Quand deux êtres accrochent, il se passe quelque chose d'un peu magnétique. Duo chorégraphique, The Gyre d'Angela Rabaglio et Micaël Florentz livre quelque chose de cette étrange alchimie. Partant d'une marche en cercle, à se tourner autour, les deux danseurs estompent progressivement ce qui les sépare.

Duo chorégraphique, The Gyre (2018) joue la carte du magnétique. Composé et interprété par Angela Rabaglio et Micaël Florentz (Cie Tumbleweed), The Gyre, comme son titre l’indique, déploie une force tourbillonnaire. Et sur scène, les deux danseurs se livrent ainsi à une marche circulaire, où progressivement les corps vont se mêler. Comme dans l’expression amoureuse « se tourner autour », les deux danseurs composent une ligne d’enlacement. Et du cercle latin gyrus, à l’effet gyroscopique, ils recréent un équilibre à partir d’un centre engendré par leurs propres mouvements. Mécanique du double, The Gyre ne cultive pas la symétrie axiale ou centrale. Les deux danseurs ne sont pas synchrones au sens littéral du terme. Ils dansent plutôt ensemble : ils produisent un tourbillon qui fait centre, à partir de mouvements générant de l’emboîtement, de l’intrication. Le tout formant ainsi un duo chorégraphique entraînant, porté par une création sonore du compositeur électroacoustique Daniel Perez Hajdu.

The Gyre d’Angela Rabaglio et Micaël Florentz : un duo tourbillonnaire

Musique, mouvement, lumière… Autant d’éléments ayant en commun la dimension vibratile. Comme l’énonce la compagnie Tumbleweed : toute matière est vibration et sujette à changement. Une quantité infinie de formes possibles jaillit et s’évanouit dans ce flux incessant. Appuyant cette conception du mouvement, The Gyre entame une marche gravitant autour d’un point central, dans une accélération féconde en métaphores. La métaphore amoureuse, bien sûr, mais aussi celle de l’intrication quantique. Quand l’observation de l’état d’une particule donnée permet de déduire l’état d’une autre particule, avec laquelle la première est intriquée. Et ce, sans avoir à l’observer directement, et indépendamment de la distance. Mécanique de formation et déformation des relations à l’échelle humaine, The Gyre laisse émerger des formes, des trajectoires, des lignes. Dans un jeu de sonorités et lumières (de Benjamin van Thiel et Arnaud Gerniers) frôlant l’hypnose.

De la marche en cercle à la fusion : trouver un équilibre dans le vertige

Il y a quelque chose de fascinant à tenter de déchiffrer ce qui fait le lien entre deux entités. Comment saisir, ou comprendre, ce qui fait que certaines rencontres accrochent ? Avec The Gyre, Angela Rabaglio et Micaël Florentz dévoilent une partie de cette alchimie. En soulignant le mouvement incessant, la fugacité, et surtout l’attention accrue aux mouvements de l’autre. Dans une répétition de plus en plus en rapide, où l’instinct, entièrement construit, finit par devancer les mouvements. Comme ces mains de pianiste qui finissent par courir sur le clavier, avec leur propre intelligence du geste. Tourbillonnaire, le duo The Gyre recrée de l’équilibre dans le vertige. Tandis que les deux corps, d’abord distincts, estompent progressivement ce qui les sépare. Le tout formant une spirale chorégraphique, où chacun pourra peut-être retrouver quelque chose de cette force magnétique qui caractérise certaines relations.

Informations pratiques : La pièce The Gyre est proposée dans le cadre de deux festivals associés : Signes de Printemps 2019 et Les incandescences – Festival #1 2019. Pour les deux soirées double programme, au Regard du Cygne, The Gyre partagera le plateau avec Qarrtsiluni / Portraits d’Hélène Rocheteau.

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