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Anarchive

15 Oct - 20 Nov 2010
Vernissage le 15 Oct 2010

Oscar Muñoz interroge le statut de l'image et son rapport avec les dimensions de perte et mémoire. Une rencontre marquante avec les vicissitudes de notre caractère éphémère.

Communiqué de presse
Oscar Muñoz
Anarchive

Une exposition individuelle de l’artiste colombien Oscar Muñoz sur le statut de l’image et son rapport avec les dimensions de perte et mémoire. Une rencontre marquante avec les vicissitudes de notre caractère éphémère.

Depuis des décennies, le processus photographique ainsi que d’autres formes d’impressions se sont traduits, dans le travail d’Oscar Muñoz, par des métaphores évoquant, au travers d’une variété de techniques inédites, la frustration de la volatilité de l’image confrontée aux effets du temps.

Muñoz a approché l’acte d’archivage sans concessions en confrontant des éléments dévoyés et en dissipant le voile d’incertitude planant sur ces images perdues dont les représentations dans la sphère publique sombrent dans une invisibilité cruelle.

Un passé et un présent hantés par des événements violents, répétés incessamment, les images et les situations semblent identiques, mais elles ne sont jamais tout à fait les mêmes. Comment une société peut évoquer son passé contre lequel elle s’est immunisée et dont la violence des événements a été assimilée avec une telle facilité qu’ils sont devenus presque imperceptibles?

Ces propos de l’artiste retentissent comme une réflexion sur son pays natal, la Colombie, et particulièrement la ville de Cali qui est toujours le théâtre de conflits violents et qu’il n’a cependant jamais désertée. Muñoz n’aime guère s’exprimer sur les événements particuliers à partir desquels il habille son Å“uvre d’une puissante poésie. Néanmoins, il donne une résonnance universelle à la transformation des images au contact des éléments qui progressivement les détériorent, à l’instar des métamorphoses du cycle de vie.

«Anarchive» se réfère à la déconstruction de l’autorité d’archivage au travers de la pratique anarchique de Muñoz. Dans son texte Fièvre d’Archive, le philosophe français Jacques Derrida évoque l’autorité imposée par l’institutionnalisation des politiques de collecte de données et pointe la façon dont la structure de l’archivage détermine de manière doctrinaire le contenu.

En accédant sans discernement à des matériaux non archivés, Oscar Muñoz a incorporé dans sa pratique artistique des sources de données non conventionnelles: des images issues d’annonces nécrologiques parues dans des tabloïds douteux, des fragments abandonnés issus d’annonces télévisés bas de gamme et d’autres documents visuels déprogrammés au sein desquels des histoires inaudibles s’accumulent. Les matériaux visuels récupérés sont ainsi reconvertis de façon subtile et ingénieuse, et révèlent un processus social qui a été marginalisé ou sur-exposé au point d’avoir anesthésié toute perception individuelle et collective.

Le statut institutionnel de l’archivage, les monuments érigés ainsi que les discours prononcés à la gloire de la préservation de la mémoire, sont dépoussiérés et démolis par le souffle réactif des documents non désirés ni classés. «Anarchive» met en évidence l’un des travaux les plus évocateurs de l’Å“uvre de Muñoz et instaure un dialogue avec les ressorts humains les plus complexe, à l’image d’une lueur émergeant des ténèbres.

Commissaire de l’exposition: Maria Claudia Garcia

critique

Anarchive

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