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Amalthée

05 Avr - 18 Mai 2014
Vernissage le 05 Avr 2014

L’humain et ses problématiques individuelles et sociales sont au cœur du travail de Georges Pacheco. Dans sa série photographique Amalthée, découverte au Festival Voies Off 2012, il revisite l’icône de la vierge allaitant et questionne sa représentation dans l’inconscient collectif contemporain.

Georges Pacheco
Amalthée

L’humain et ses problématiques tant individuelles que sociales sont au cœur du travail de Georges Pacheco, qui examine en profondeur la condition humaine, à travers son approche singulière de la photographie et de «l’autoportrait unique de l’autre».

Pour sa série photographique Amalthée, dont le titre est tiré du nom de la chèvre qui a allaité Zeus enfant dans la mythologie grecque, il a photographié dans le cadre intime de son studio, des mères aux personnalités et aux physiques différents en train d’allaiter leur enfant. Elle se veut un hommage photographique à cet acte universel qu’est l’allaitement maternel, tout en empruntant des références à la peinture de la renaissance italienne ou hollandaise. Référence, faite également, à la sensualité qui régit la plupart des peintures religieuses dès le Moyen Age, celles-ci ayant été souvent proches des sujets profanes par l’introduction de poses suggestives et de l’usage des nus.

En revisitant cette icône de la vierge allaitant, qui a été un thème central et récurrent de la peinture du XVe au XVIIe siècle, au point d’avoir marqué notre inconscient collectif, Georges Pacheco essaye de questionner les processus de représentation et d’incarnation d’une telle image archétypale par des vraies mères d’aujourd’hui, à qui il demande d’être dans un «hors soi» tout en vivant pleinement un moment intime avec leur enfant.

L’un des objectifs ce travail, est de révéler l’universalité de ce geste en suggérant un sentiment d’intemporalité: en ôtant toute trace de contemporanéité, en débarrassant chaque mère de tout ce qui permettrait d’identifier un temps et un lieu. Il se concentre uniquement sur la relation mère-enfant et sur la beauté et l’émotion qui se dégage de ce moment d’allaitement.
Il utilise de simples voiles et drapés, pour évoquer l’idée de l’intemporel et gommer les différences identitaires de ces femmes. Seul spectateur de cette scène symbiotique, l’artiste guette, fixe et extrait les moments d’états de grâce furtifs où se révèlent l’ébauche d’un «hors temps» et la sensation d’un déjà vu pictural.

Loin de vouloir plagier une représentation d’une vierge allaitante d’après un modèle spécifique, il cherche à comprendre comment s’opèrent certains mécanismes introjectifs d’identification, dans le cas d’assimilation d’images aussi simples et aussi puissantes que celle des Madones de l’iconographie chrétienne.

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