DESIGN | EXPO

Aldo Bakker

18 Nov - 15 Jan 2012
Vernissage le 17 Nov 2011

Le designer néerlandais Aldo Baker présente pour la première fois à Paris une sélection de mobiliers et objets qui renouent avec les techniques artisanales traditionnelles, tout en luxe discret et raffinement.

Aldo Bakker

Parfois, une trop grande familiarité avec un sujet rend humble. Au lieu de céder à la fougue de la spontanéité, on vient à la création en s’accordant le temps de la maturation. Le résultat n’en est que plus éblouissant. C’est le cas d’Aldo Bakker, né en 1971 à Amersfoort, aux Pays-Bas, d’une mère créatrice de bijoux devenus mythiques, Emmy van Leersum (1930-1984), et d’un père que l’on ne présente plus dans le monde du design, Gijs Bakker, qui n’est autre que le fondateur de la célèbre collective néerlandaise DROOG Design.
Baignant dès son plus jeune âge dans l’intensité de la création et bercé par les tumultes de l’aventure DROOG, Aldo Bakker s’offre le luxe du temps pour concevoir un langage visuel qui lui est propre. La réflexion a su porter ses fruits, s’exprimant à partir de 2006 dans des collections saluées par les plus grands musées européens, dont la Villa de Noailles (Hyères), les Musées V&A (London), Stedelijk (Amsterdam), Boijmans van Beuningen (Rotterdam), et Vitra Design (Weil-am-Rhein).

Se distançant des conventions contemporaines du design ‘conceptuel’ et narratif – caractéristiques des écoles néerlandaise et britannique – Aldo renoue avec les racines-mêmes du métier de designer: forme, couleur et tactilité sont à l’honneur et s’associent dans une Å“uvre saisissante et stupéfiante. Aldo Bakker croit en la magie des objets, en leur potentiel émotionnel. Ses pièces de mobiliers (chaises, tables et tabourets) et ses objets de table (carafes, flasques et bougeoirs) semblent naître de la matière.
Les qualités propres aux matériaux sont révélées et célébrées par un travail d’un soin et d’une patience infinis, conférant aux objets une présence fascinante. Cuivres et argents soulignent les courbes, opposent ombres et lumières. Gleditsia, frêne, orme, noyer ou châtaignier sont traités dans le respect de leur nature, pour créer des pièces d’une harmonieuse sensualité.

Avec la laque urushi, Aldo s’intéresse aussi à la tradition japonaise : cette technique, connue uniquement de quelques rares Maitres laqueur, nécessite plus de six mois pour appliquer une trentaine de couches de laque. Il y a certaines beautés que seul le temps accorde. Les couleurs obtenues font preuve d’une extraordinaire profondeur. Elles deviennent évidence : rose chair pour le coffre Urushi, créature à la fois étrange et familière ; bleu céladon pour un tabouret qui souligne avec subtilité ses connotations asiatiques.

Etre assis, s’accroupir, verser, lécher, boire — Aldo Bakker fait appel avec ses objets hors du commun à des expériences sensorielles fondamentales. Il nous incite à la lenteur, nous ouvre la conscience à la beauté. Il nous rappelle subtilement l’essence d’un luxe trop souvent oublié, celui qui se cache dans les exigences du temps et de la patience.

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