ART | EXPO

A l’heure du dessin, 3e temps

17 Oct - 05 Déc 2015
Vernissage le 16 Déc 2015

La troisième édition A l’heure du dessin s’appuie sur trois rencontres. Trois artistes marseillais invitent trois autres personnes venues d’ailleurs, afin de prolonger et explorer ce qui les rassemble et les dissocie aussi. Les projets s’immiscent ainsi vers de nombreuses voies offertes par le dessin, comme son caractère architectural mais évanescent, ou son rapport au corps et à la matière.

Nicolas Pilard, Rémy Jacquier, Laurence Lagier, Katharina Schmidt, Pascal Navarro, Nicolas Daubanes
A l’heure du dessin, 3e temps

La 2e édition du salon international du dessin contemporain Paréidolie s’est déroulée à Marseille les 29 et 30 août derniers, à la galerie du Château de Servières. Ce salon amorce une saison du dessin qui se développe au sein du réseau des galeries et des lieux d’art contemporain de Marseille-expos et du territoire de Marseille Provence. Chaque année, une dizaine d’expositions mettent à l’honneur ce medium à travers des expositions personnelles ou collectives dans une diversité de structures institutionnelles, privées ou associatives comme le Frac, la Fondation Vacances bleues, la Galerie du 5eme ou le Musée d’art contemporain Arteum à Châteauneuf le rouge.

Le Château de Servières prolonge ainsi cette découverte «du dessin d’aujourd’hui» selon Thierry Davila, avec une exposition qui s’inscrit dans ce cycle inauguré en 2014. La première exposition dédiée au medium «A l’heure du dessin, 1er temps » (octobre – novembre 2014) réunissait sept artistes avec une carte blanche offerte à Hydrib, plateforme dédiée aux arts visuels, la Galerie Martagon à Malaucène et la Galerie Territoires partagés, trois structures invitées aux côtés des artistes Emmanuelle Bentz et Diogo Costa.

«A l’heure du dessin, 2e temps» inaugurait l’année 2015. Ce deuxième volet interrogeait le médium dans la variété de ses supports et plus particulièrement le papier et le mur avec Lina Jabbour, Claude Horstmann, Antonio Faria et une carte blanche cette fois adressée à la plateforme de création Papelart Paris.
«A l’heure du dessin, 3e temps» poursuit l’exploration du dessin contemporain autour de trois rencontres, celles de Nicolas Pilard et Remy Jacquier, de Laurence Lagier et Katharina Schmidt, Pascal Navarro et Nicolas Daubanes. Trois duos qui dialoguent et se déploient sur les cimaises de la galerie. Trois artistes travaillant à Marseille qui invitent trois artistes venus d’ailleurs et qui, le temps d’une exposition, seront leurs interlocuteurs privilégiés. Le choix de l’invité s’est fait en raison d’une proximité formelle et d’un rapport au dessin et à sa construction que l’on peut qualifier d’éphémère, d’impermanente ou de transitoire, dans chaque cas. A l’image des constructions fragiles de Nicolas Pilard, les «Esquisses d’architectures conceptuelles» qui se déploient dans l’espace, des dessins de Remy Jacquier, en prise avec ce moment particulier et évanescent qui lie le corps, l’espace et le dessin, du wall drawing à la limaille de fer aimantée de Nicolas Daubanes, des dessins néguentropiques de Pascal Navarro qui se révèlent en même temps qu’ils s’effacent, du caractère in situ des travaux de Laurence Lagier et Katharina Schmidt, lesquels naissent du lieu dans lequel ils adviennent et disparaissant inexorablement avec la fin de l’exposition.

La construction a certes quelque chose à voir avec l’architecture dans ses représentations, comme dans le travail de Pascal Navarro et Nicolas Daubanes. Le premiers s’attache à conserver les traces d’architectures menacées (avec les temples de Palmyre), le second les requalifie ou les reconsidère (avec l’exemple de la prison Saint-Joseph à Lyon). Nicolas Pilard évoque des «architectures conceptuelles» pour ses «sculptures-dessins», constructions dessinées dans l’espace à base d’éléments tridimensionnels mais qui suggèrent la ligne en tant que contingence du dessin. Quant à Rémy Jacquier, son travaille oscille entre «sculpture d’architectures imaginaires, articulations de la pensée par le langage plastique qui montrent le cheminement de l’idée et bâtissent l’architecture de la dérive conceptuelle». Ses dessins sont «pensés comme un lieu en suspens, un perpetuum mobile». Laurence Lagier et Katharina Schmidt utilisent l’architecture du lieu, elles le soulignent, en utilisent les supports et son histoire. À partir des matériaux bruts comme les cimaises de l’exposition précédente pour les cloisons et les ronds de Laurence, elles transposent, combinent, superposent et mêlent leurs pratiques respectives en un environnement commun.

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