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Still-Leben

15 Nov - 18 Déc 2016
Vernissage le 15 Nov 2016

Les œuvres de six photographes sont réunies dans l’exposition « Still-Leben » à La Filature, Scène nationale – Mulhouse. La démarche de Françoise Saur, Catherine Larré, Brigitte Lustenberger, Candice Milon, Stéphane Spach et Anne Zimmermann utilisent la nature pour interroger la capacité de la photographie à transformer le réel.

L’exposition « Still-Leben » à La Filature, Scène nationale – Mulhouse réunit six photographes autour du thème de la nature. Leurs œuvres explorent la capacité qu’à la photographie à se servir de la nature matière comme d’une matière première.

« Still-Leben » : la nature morte comme regard sur la vie

Le titre de l’exposition, « Still-Leben » (Nature morte) fait référence aux créations et à leur mode d’élaboration commun. Brigitte Lustenberger, Stéphane Spach, Catherine Larré, Candice Milon, Françoise Saur et Anne Zimmermann partagent en effet l’habitude de conserver divers objets et éléments naturels qu’ils accumulent dans leur atelier et qu’ils utilisent dans leurs œuvres photographiques. Plumes, coquillages, insectes ou autres animaux, éléments végétaux et minéraux deviennent des matériaux à associer, hybrider, soumettre à des jeux de lumière et à des mises en scènes avant de les photographier. L’hybridation puis la manipulation des clichés obtenus sont des techniques récurrentes visant à faire naître des visions poétiques et narratives.

Chez Stéphane Spach, la nature morte condense la restitution d’une ambiance intérieure et l’expression de la fragilité de la nature. Dans la photographie intitulée Tulipier, un vase en verre supportant un bouquet de fleurs et de branches feuillues jouxte une cloche sous laquelle sont réunies quelques feuilles mortes, tandis que quelques autres sont dispersées négligemment autour. Plongée dans l’obscurité, la scène semble capter des signes ténus, les traces silencieuses d’un monde mystérieux.

Des natures mortes d’inspiration baroque

C’est la même attention qui est portée aux infimes détails de la vie organique dans les natures mortes d’inspiration baroque de Brigitte Lustenberger, où des bouquets fanés et autres éléments végétaux morts se dressent, desséchés, dans leur vase ou bien en retombent, ployant vers le sol. La composition de chaque photographie est identique : le sujet se découpe sur un fond noir, comme dans une volonté d’amener à la lumière, grâce à la photographie, ce qui serait sinon resté dans l’obscurité. C’est ainsi le média lui-même qui est exploré, dans ses rapports à la décomposition, le la fugacité de l’existence, la mort et la mémoire.

De la même façon, les œuvres de Françoise Saur, Catherine Larre et Candice Milon interrogent sur ce qu’il reste de la nature et donc de la vie lorsqu’elle est figée par la photographie. Avec une photographie d’une femme dont la tête et le visage sont recouverts de limaces qui la recouvrent de leur bave, Anne Zimmermann poursuit son exploration plastique de notre rapport à l’organique et l’animalité.

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