L’exposition « Saufs ? » au Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes, à Angoulême, dévoile des œuvres d’une quinzaine d’artistes diplômés de l’École européenne supérieure de l’image Angoulême & Poitiers. Un thème relie ces peintures, sculptures, photographies, vidéos et films, installations, créations sonores et multimédia, performance ou encore broderies : notre rapport à la sécurité.
 « Saufs ? » : une exposition placée sous le signe de la sécurité
L’exposition permet de découvrir les œuvres d’étudiants de l’ l’ÉESI diplômés en juin 2016. Une visibilité qu’elle offre à ces jeunes artistes dans le cadre d’une politique d’accompagnement à leur insertion professionnelle. Les œuvres réunies sont pour la plupart de nouvelles créations réalisées pour l’occasion. Si les pratiques des seize diplômés sont de natures très variées, un fil conducteur les traverse : les notions de danger et de protection, de sécurité.
L’installation sonore Se rapprocher des montagnes d’Hugo Baranger immerge le visiteur dans un sombre couloir et l’enveloppe dans une ambiance sonore diffuse dont l’intensité augmente à mesure que l’on se rapproche de l’escalier de secours situé au bout du couloir, créant une tension et faisant craindre l’imminence d’un danger. L’œuvre, dont le mécanisme et la simplicité sont dévoilés à sa sortie illustre l’aspect parfois infondé de situations de tension.
Une exploration de notre rapport au danger et à la protection
Les sculptures de Victor Dérudet comme sa série d’origamis en plâtre intitulée Phase V incarnent un danger imminent : exploitant les limites des matériaux, l’artiste façonne des pièces qui menacent de s’effondrer, vouées à l’autodestruction. Le film d’animation Par la forêt, construit à partir de dessins en noir et blanc par Alma Gastrein, s’inspire de sa propre histoire pour explorer la part fictionnelle dans les histoires familiales et dans l’histoire collective, et interroge sur la possibilité de se construire sur un socle mémoriel instable.
Les broderies de Gauvain Manhattan intitulées Canevas explosions reprennent des tapisseries semblables aux canevas que l’on peut trouver dans des intérieurs traditionnels, montrant des paysages et scènes champêtres européennes, et y intègrent des motifs d’explosions tirés d’images des guerres d’Irak ou de Syrie. De façon saisissante, Gauvain Manhattan souligne ainsi comment ces pays aujourd’hui en proie à la violence furent aussi des lieux paisibles.