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L’art non figuratif non objectif

Hermann réédite le très beau texte d’Auguste Herbin sur sa théorie des couleurs. Il est agrémenté de nombreuses illustrations en noir et blanc et en couleurs, d’un texte posthume La Réalité de la peinture non-objective et d’une postface de Serge Fauchereau qui permet de re-contextualiser le travail théorique et pictural d’Herbin.

Information

Présentation
Auguste Herbin, postface de Serge Fauchereau
L’Art non-figuratif non-objectif

Initialement paru aux éditions Lydia Conti en 1949, L’art non figuratif non objectif est le texte d’un artiste d’âge mûr et qui a derrière lui une pratique picturale de près d’un demi-siècle. Comme le souligne Serge Fauchereau dans sa postface, Auguste Herbin est un «homme dans la cité» et «l’histoire de son engagement social personnel pose le problème fondamental de la relation entre l’esthétique et la politique.»

Ayant été Impressionniste, Fauve, Cubiste, Figuratif, et enfin Abstrait, Auguste Herbin a trouvé en ce mouvement dont il est l’un des fondateurs, l’aboutissement de sa quête artistique.

Or l’art abstrait est particulièrement mal considéré par les communistes et marxistes, Herbin, rend donc sa carte du parti en 1948 tout en dénonçant le réalisme socialiste comme une esthétique réactionnaire et s’attelle à achever L’art non figuratif non objectif. Dans ce texte, il entend, en effet, et toujours selon Serge Fauchereau, «montrer comment l’art abstrait est un moyen de libération spirituelle».

Auguste Herbin, issu d’une famille d’ouvriers tisseurs, naît le 29 avril 1882 dans un petit village près de la frontière belge. En conséquence, la peinture de ce Français du Nord de la France se distingue également par son caractère artisanal. À partir de 1900, l’artiste étudie à l’école des Beaux-Arts de Lille avant de s’installer à Paris où il rejoint tout d’abord les impressionnistes puis les Fauves.

Auguste Herbin, voisin d’atelier de Braque et de Picasso, étudie également le cubisme dont l’influence l’incite à créer ses premières toiles cubistes dès 1913. Ses travaux aboutissent à une phase géométrique non-figurative à partir de 1917, cette dernière évoluant de manière croissante vers le constructivisme à l’exception d’une interruption en 1922 alors que le peintre revient brièvement à une manière de peindre figurative.

En 1929, Auguste Herbin devient co-fondateur du salon des Surindépendants et initie deux ans plus tard l’association d’artistes Abstraction-Création avec l’aide de Vantongerloo entre autres. Auguste Herbin devient président du salon des Réalités Nouvelles à partir de 1955. L’étude du Trecento italien incite Herbin à se consacrer à la peinture concrète composée de formes géométriques simples avec des aplats de couleurs pures dès 1938.

L’artiste conçoit en 1946 l’alphabet plastique, un système de composition reposant sur la structure des lettres et qui constitue le fondement de l’organisation de ses toiles. Dans son ouvrage L’art non figuratif non objectif, paru en 1949, Herbin présente cet aspect ainsi que ses théories des couleurs inspirées en partie par la théorie des couleurs de Goethe.

Sommaire
— L’Art non-figuratif non-objectif
— Introduction de P. Peissi
— Avant-Propos
— La Couleur
— Planches pour l’expérimentation du Prisme
— Récapitulation des Lois
— L’Art et la Nature
— Le Vrai et la faux Humanisme
— La Tradition
— L’Art et la Liberté
— La Forme
— Loi de création de la Peinture
— La Composition
— Le Style
— Le Réalisme non-objectif, Réalité Spirituelle
— Conclusion
— Planches en couleurs

— La Réalité de la peinture non-objective
— Présentation de Geneviève Claisse

— Postface de Serge Fauchereau