ART | EXPO

L’Ane musicien. J’m’énerve pas j’explique!

10 Nov - 21 Déc 2012
Vernissage le 09 Nov 2012

«L’Âne musicien» propose, en trois volets, des réflexions, sans morale, sur les notions d’apprentissage, de compétence acquise ou partagée, et sur les questions de l’enseignement et de la transmission. Ce volet présente des œuvres où l’aspect collectif de l’apprentissage est primordial. On apprend en partageant, en collaborant, en s’entraidant.

Roderick Buchanan, Adam Chodzko, Éric Duyckaerts, Joseph Grigely, Pierre Joseph, Bill Owens, Loïc Raguénès, Lawrence Weiner
J’m’énerve pas j’explique!

«L’Âne musicien» fait référence à une fable de Phèdre relayé ensuite par Boèce et Abélard. Cette fable évoque un âne essayant de caresser de ses sabots une lyre abandonnée mais conscient de son incapacité en jouer. Cette image, reprise bien des fois en sculpture au cours des siècles dans l’Ouest et le Centre de la France, évoque l’ignorance, celle de l’homme charnel qui, par paresse spirituelle, ne veut et ne peut comprendre l’Esprit et les messages divins.
Si l’on doit reconnaître à l’âne en question une certaine modestie, tout au moins la pleine conscience de sa condition, ce qui est véritablement en jeu dans les représentations de ce type est bien l’exigence faite au chrétien de maîtriser ses comportements et de suivre avec humilité le chemin qui le mènera vers le salut.

Cette fable manifeste également toute la méfiance de la culture occidentale envers les artistes, ceux qui ne sauraient se contenter d’un monde qu’il faudrait accepter en l’état. L’âne, modeste, ne peut que renoncer à enchanter nos oreilles, le cadeau biblique de Caïn — fruit de son travail créatif sur la terre — fût implicitement méprisé. Il en était autrement de celui de son frère Abel, suffisamment sage pour (seulement) garder le troupeau qu’on lui avait confié.
Si la formule d’Abélard — « le lecteur qui tient un livre et n’en comprend pas le sens est comme un âne devant une lyre» — pourrait encourager certains à voir l’exposition comme une métaphore des rapports soi-disant distendus entre l’art d’aujourd’hui et le public, notre propos n’est, par ailleurs, pas une illustration renouvelée de la fable mais plutôt un prétexte à mettre en perspective les notions d’apprentissage et de transmission. Les trois volets de l’exposition en présentent trois points de vue complémentaires. (Patrick Perry)

Ce volet de l’exposition «J’m’énerve pas j’explique!» présente des œuvres où l’aspect collectif de l’apprentissage est primordial. On apprend en partageant, en collaborant, en s’entraidant.

Deux sérigraphies de Loïc Raguénès reproduisent une image de manuel photographique des années 1960 où un jeune garçon et une jeune fille s’exercent à la technique de la prise de vue. Une photographie de Bill Owens, de la série «From Suburbia», rapporte une soirée de démonstration de produits ménagers dans les années 1970.

Avec un de ses amis, Roderick Buchanan cherche à faire rebondir un ballon de basket d’une tête à l’autre, comme une vedette du football. Joseph Grigely fait œuvre avec des conversations écrites pour communiquer au quotidien avec son entourage. Pierre Joseph présente, restaurés, des dessins réalisés, sous sa direction mais de mémoire, par un groupe d’étudiants, pendant qu’Éric Duyckaerts montre les traces d’une conférence sur l’analogie, pour le moins didactique.

Voir les deux autres volets de «L’Âne musicien»:
L’Ane musicien. Essaye encore tu vas y arriver!
L’Ane musicien. Déchire tout et recommence!

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