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Fables

15 Jan - 11 Mai 2008

Karen Knorr poursuit son travail sur le rapport de l’homme à l’animal, un thème qui l’avait déjà conduite à s’intéresser à la représentation des animaux dans le contexte de zoos ou de musées de beaux arts. De photographie en photographie Karen Knorr a réuni les éléments d’un bestiaire fabuleux.

Karen Knorr
Fables

A la demande du Musée de la Chasse et de la Nature, Karen Knorr a poursuivi son travail sur le rapport de l’homme à l’animal. Ce thème l’avait déjà conduite à s’intéresser à la représentation des animaux dans le contexte de zoos ou de musées de beaux arts. De photographie en photographie Karen Knorr a réuni les éléments d’un bestiaire fabuleux.

Le ressort habituel des fables consiste à prêter aux animaux les conventions des hommes. La figure métaphorique de l’animal permet ainsi une approche critique de l’humanité. Mais il semble bien que les Fables de Karen Knorr aient un autre objet. Les animaux y évoluent avec naturel dans le territoire des hommes. Pas n’importe quel territoire, mais précisément celui qui devrait résolument leur rester interdit, qu’il s’agisse de salles de musée ou d’autres  » sanctuaires culturels  » que l’on veut habituellement protéger de la profanation des bêtes. Bien que pacifique, l’intrusion des bêtes subvertit l’institution et met en évidence son caractère  » contre nature « .

Le Musée de la Chasse et de la Nature assume pleinement ce paradoxe et joue de la transposition de l’expérience de la nature dans le domaine de l’image et de l’artifice. C’était donc une cible de choix pour Karen Knorr qui l’a choisi pour cadre de certaines de ses Fables.

L’étrangeté de cette nouvelle série des Fables ne réside pas seulement dans ce contraste entre la nature et la culture. Elle résulte d’un jeu formel complexe où se révèle la dextérité technique de l’artiste. Certains motifs animaliers sont réellement mis en scène dans le décor architectural au moment de la prise de vue. D’autres sont ajoutés a posteriori, incrustés dans le contexte architectural ou au contraire placés en surimpression de sorte qu’ils suscitent un trouble chez l’observateur. Au-delà de leur séduction immédiate, c’est bien cette ambiguïté qui fait la force des photographies de Karen Knorr.

Depuis les reportages saisissants qui l’ont fait connaître du public dans les années 1980, Karen Knorr a continué de subvertir, avec humour et finesse, les idées qui sous-tendent la notion de patrimoine culturel. L’univers des musées à travers l’Europe est une de ses cibles favorites. Dans ses travaux récents, Knorr explore les limites entre l’animalité et l’humanité dans un monde devenu impitoyablement matérialiste. Elle recourt donc fréquemment au motif animalier.

Autour de l’exposition
Dimanche 16 mars 2008 : Entretien-débat entre Karen Knorr et l’écrivain et critique d’art Adrien Goetz.
Renouvelant l’expérience éditoriale qui a donné lieu à la publication du Soliloque de l’empailleur, Adrien Goetz interrogera Karen Knorr sur les enjeux formels et philosophiques poursuivis par son récent travail.
A 16 heures, auditorium du musée, entrée libre.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Roland Cognet sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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