ART | EXPO

Drôles de gueules

16 Jan - 13 Fév 2014
Vernissage le 16 Jan 2014

Les œuvres présentées dans «Drôles de gueules» utilisent l’image de l’animal tantôt comme un motif pictural, tantôt comme une représentation symbolique ou burlesque. Elle constitue une proposition inédite, à visée pédagogique, élaborée à partir de la collection du Frac Basse-Normandie.

Tania Mouraud, Gilles Aillaud, Michel Blazy, Damien Deroubaix, Philippe Decrauzat, Dewar et Gicquel, Laurent Le Deunff, Paulien Oltheten, Taroop & Glabel
Drôles de gueules

Pendant cinq semaines, les salles du Frac sont réservées de façon exceptionnelle au public scolaire et aux groupes d’enfants et d’adolescents pour y découvrir des œuvres sur le thème des animaux.

Parmi ces œuvres, certaines ironisent sur notre rapport à la nature, d’autres se servent de l’animal comme d’un double de la figure humaine, ou en font, comme dans les contes de fées, la métaphore d’un comportement humain. Certains artistes s’interrogent également sur la relation entre l’homme et cet autre, pourtant si proche de lui.

La majorité des œuvres utilisent principalement la figure de l’animal comme un motif pictural. Gilles Aillaud peint presqu’exclusivement des animaux en cage. Ce sujet unique lui permet d’expérimenter les conditions d’émergence de l’image. Laissées à la merci des souris, Les peintures sauvages en chocolat de Michel Blazy ont pour seul motif des traces de dents et de pattes. La vidéo Machines désirantes de Tania Mouraud montre une concentration exceptionnelle de carpes Koï, un poisson élevé en Asie, souvent utilisé dans l’art traditionnel comme motif ornemental. L’artiste produit ici un tableau coloré, mouvant et sonore.

Philippe Decrauzat se réapproprie, pour sa part, les oiseaux du film éponyme d’Alfred Hitchcock. Par la superposition de leurs silhouettes, il obtient une image à la frontière de l’abstraction. Quant à Alain Séchas, il multiplie les sculptures de têtes de chats et entend ainsi rejouer la question traditionnelle du portrait sur un mode humoristique.

D’autres artistes se servent de la figure de l’animal pour créer des représentations aux allures symboliques ou burlesques. C’est notamment le cas dans World Eaters. Conquest, Famine, Death, War de Damien Deroubaix, qui présente une série de quatre requins posés à la verticale, le nez écrasé contre le sol. La figure de l’animal est ici mise à mal car, elle va à l’encontre de son image de prédateur cruel véhiculée par le cinéma ou la bande dessinée.

Avec leur Beuglophone éléctrique, Taroop & Glabel réalise un assemblage de 40 boîtes musicales actionnées par un moteur. Cette machine absurde n’a aucune autre fonction apparente que de meugler. Laurent Le Deunff fait des expérimentations sculpturales en puisant autant dans le répertoire animalier que celui du masque de carnaval. Le duo d’artistes Dewar et Gicquel désacralise également le genre de la sculpture classique, en alliant un matériau noble (le bois de chêne) à des éléments de bricolage et de loisirs créatifs.

Annette Messager s’approprie l’imagerie populaire des contes de fées, qui associent les animaux à des personnages féminins. Elle compose ainsi une figure duelle et ambiguë entre l’image de la sorcière et celle de la princesse. Enfin, Paulien Oltheten filme le dressage d’un chien. Cette chorégraphie en dit long sur la relation complexe entre l’homme et l’animal, qui requiert de trouver le juste équilibre entre domination et complicité.

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