ART | EXPO

Coquillages et crustacés

20 Juin - 16 Nov 2008

Entre fascination et répulsion, les oeuvres exposées, anciennes et contemporaines, artistiques ou populaires, attestent d’une appropriation des coquillages et crustacés où valeurs esthétiques et symboliques restent toujours intimement mêlées.

Paul Amar, Enrico Baj, Aldo Biascamano, Stephan Biascamano, Patricia Biascamano, Laetitia Bourget, Marcel Broodthaers, Mark Brusse, Patrice Carré, Enna Chaton, Hanna Collins, Gérard Collin-Thiébaut, Pascal Convert, Hervé Di Rosa, Marcel Duchamp, Hubert Duprat, Christelle Familiari, Nicolas Floc’h, Bernadette Genée et Alain Le Borgne, Paul-Armand Gette, Raymond Hains, Philippe Horatala, Christine Laquet, Saverio Lucariello, Pascal-Désir Maisonneuve, Man Ray, Hyppolite Massé, Mario Merz, Antoni Miralda, Orlan, Sybille Parant, Noëlle Pujol, Françoise Quardon, Hélène Renard, Claude Rutault et Jean Brolly, Pierrick Sorin, Didier Trenet, Patrick Van Caeckenbergh, Christine Viennet, Claude Viseux, Marina Yaguello
Coquillages et crustacés

L’exposition «Coquillages et crustacés» est centrée sur des productions d’aujourd’hui, la majorité des pièces exposées étant l’oeuvre d’artistes contemporains. Elle s’organise autour d’artistes pour la plupart reconnus, dont plusieurs créent des pièces pour cette occasion.
Cet ensemble d’oeuvres contemporaines est mis en perspective selon trois angles : des oeuvres d’art brut et d’art singulier, des objets populaires et une collection de parures ethniques.

En exposant un rocher massif recouvert de coquillages, remonté dans les filets d’un chalutier (Ile, 2000) Nicolas Floc’h pose la «première pierre» de la fascination de l’homme pour le mystère des mers, lieux des origines.
Le film de Pierrick Sorin Un artiste à la mer (avec son ex beau-frère), 2007, introduit le propos de l’exposition: les interrogations de l’homme face à cet élément liquide qui le dépasse et la vaine tentative de réponse de l’artiste.

Orlan, Saverio Lucariello et Christelle Familiari posent la question de l’origine du corps. Paul-Armand Gette, figure importante de l’exposition, libère son modèle pour des jeux entre corps et décor, reprenant la dimension sexuelle du coquillage et faisant ainsi écho à Salvador Dali. C’est de décor et de peinture qu’il est question chez Antoni Miralda, Gérard Collin-Thiébaut et Claude Rutault.

Forme récurrente de l’usage décoratif de la coquille : la spirale que l’homme aurait «trouvée» en observant un coquillage. Ce volet de l’exposition est construit à partir d’un Rotorelief de Duchamp, avec des oeuvres de Patrice Carré, Mario Merz. Du plan au volume, l’art contemporain interroge le passage du plein au vide : Marcel Broodthaers et dans sa suite Hubert Duprat et Patrick Van Caeckenbergh construisent et déconstruisent l’espace de la coquille comme habitat. Enfin, Raymond Hains, dans ses images de coquille Saint-Jacques (1995) dépasse la forme et le symbole pour désigner le signe, à partir duquel il pose l’amorce d’une narration.

Depuis un quart de siècle, Paul Amar amasse toutes espèces de coquillages, dont il fait le matériau unique de ses tableaux reliefs et de ses sculptures ; dans ce monde singulier et foisonnant on assiste à la rencontre entre « la peinture d’histoire » et l’art populaire. Autour de la figure centrale de Paul Amar, l’exposition montre des travaux d’autres artistes d’art brut et d’art singulier dont Pascal-Désir Maisonneuve et Enrico Baj.

La collection de parures ethniques de la linguiste Marina Yaguello (Alice au pays du langage) atteste à la fois de l’ancienneté et la richesse des usages culturels et sociaux des coquillages, jusque chez les peuples les plus éloignés de la mer. D’abord simplement percés, puis découpés et gravés, les coquillages des anciennes parures ethniques révèlent leur matière et leur structure. Cet ensemble exceptionnel de bijoux et d’objets rituels rentre en correspondance avec certaines des oeuvres contemporaines exposées.

Suivant l’esprit de l’art modeste, l’exposition «Coquillages et crustacés» fera une place aux expressions populaires (bibelots, objets-souvenirs).
Enfin, quelques oeuvres historiques et objets scientifiques, choisis pour leur singularité, soutiendront le propos.

Entre fascination et répulsion, toutes ces productions, anciennes et contemporaines, artistiques ou populaires, attestent d’une appropriation des «coquillages et crustacés» où valeurs esthétiques et symboliques restent toujours intimement mêlées.

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