DANSE | SPECTACLE

Biennale de la Danse de Lyon | It’s Always Here

21 Sep - 21 Sep 2018

Duo chorégraphique, It's Always Here, du chorégraphe israélien Adi Boutrous, oscille entre ego et alter ego. De l'agressivité à l'intimité, de la protection à la promiscuité, It's Always Here interroge l'identité (genre, nationalité), son influence sur les corps et les contacts, au quotidien.

Duo chorégraphique pour deux danseurs — Adi Boutrous et Avshalom Latucha — It’s Always Here explore la question de l’identité, telle qu’elle travaille les corps. Créée en 2016 par le chorégraphe, danseur et DJ israélien Adi Boutrous, It’s Always Here [C’est toujours là] interroge le genre, la nationalité. Programmé dans la cadre de la Saison France-Israël 2018, le duo, sensible, ne cherche pas à éluder les problèmes. La pièce d’Adi Boutrous puise dans l’expérience quotidienne. Un quotidien où les corps interagissent en permanence. Dans ce duo chorégraphique, les corps se touchent, suivant différentes modalités, comme dans la vie. Manipulation, conflit, agressivité, promiscuité… Mais aussi intimité, tendresse, apaisement, protection. Pour des relations notamment marquées (et façonnées) par leur contexte d’existence : la politique régionale au Moyen-Orient. Avec des corps électrisés par des sensibilités exacerbées, It’s Always Here offre un duo à fleur de peau.

It’s Always Here d’Adi Boutrous : l’identité passée au crible de la danse

Interrogeant son identité à travers son genre et sa nationalité, le chorégraphe Adi Boutrous souligne la tension qui pèse sur la masculinité. Tandis que celle-ci se cristallise sur fond de lutte, de conflits armés. Une violence tramée d’incessantes disputes idéologiques, qui forcent au maintien des stéréotypes masculins. Une tension omniprésente, harassante. Passant par la danse et la musique pour désamorcer ce climat ancré jusqu’au fond des corps, It’s Always Here courtise l’ouverture. En prenant le risque de l’exposition, de l’honnêteté. Sur des sonorités de Francisco Lopez — électro sombre et expérimentale — et de Prince Conley — R&B et soul. Corps à corps virevoltant, It’s Always Here rend également palpable la complicité, la confiance entre deux danseurs qui s’anticipent et se répondent avec fluidité. Et quand l’épuisement guette, il s’en trouve toujours un pour relancer l’autre.

Tour à tour conflictuel ou complice, un corps à corps masculin, un duo humain

Dans It’s Always Here, les corps roulent, s’enroulent, se portent, se transportent… Tantôt orientés dans la même direction, lancés sur une même trajectoire. Tantôt face à face, comme à l’orée d’un affrontement. Une ambivalence qui se retrouve aussi dans le parcours entrecroisés des deux danseurs. Danseur et chorégraphe de la pièce, Adi Boutrous a d’abord appris la gymnastique, puis le breakdance, pour ensuite entamer un parcours de danseur professionnel au kibboutz Gaaton. Parcours qu’il a poursuivi à Tel-Aviv. Son co-interprète, le danseur Avshalom Latucha, a quant à lui d’abord effectué son service militaire. Une fois celui-ci achevé, à 23 ans, il a commencé sa pratique de la danse, à Haïfa. Depuis leur rencontre en 2015, Adi Boutrous et Avshalom Latucha ont déjà travaillé ensemble sur deux spectacles, It’s Always Here et, avant cela, Separately Trapped (2015). Une complicité palpable, à retrouver pendant la Biennale de la Danse de Lyon.

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