ART | EXPO

Zone

04 Juin - 19 Juil 2015
Vernissage le 03 Juin 2015

Autour de son film Zone, l’artiste galloise Bethan Huws présente un ensemble d’œuvres: sculptures, dessins, installations, croquis et notes. Zone est composé de la lecture d’un poème d’Apollinaire et d'un collage de séquences issues de films animaliers. Il met en œuvre un double mouvement: de la récitation du poème vers l’image, de l’image vers le texte dit.

Bethan Huws
Zone

Autour de son film Zone, qui donne son titre à l’exposition, Bethan Huws présente un ensemble d’œuvres (film, sculptures, dessins, installations, croquis et notes) qui dialogue avec la quiétude et l’ambiance bucolique du parc de la Maison d’Art Bernard Anthonioz.

Vivant entre Berlin et Paris, Bethan Huws s’amuse de l’étrangeté de certaines connexions entre mots, concepts et images. Au travers des différents médiums qu’elle utilise, elle interroge de façon malicieuse le langage, ses jeux, ses matérialisations, ses mécanismes de construction, ses stratégies comme ses traductions.

Mots voisins ou similaires, citations ou affirmations se trouvent transférés dans le champ de l’art pour appuyer les contradictions, les déplacements de sens ou les attentes éventuelles qu’ils suscitent. Les éléments textuels — comme dans sa série Vitrines mise en scène dans un mobilier «administratif» — tendent à encourager les associations de pensées autour de l’importance de l’art et de sa relation à la vie même.

Interrogeant l’acte de communication de l’artiste avec le public, Bethan Huws se réfère non seulement à la rencontre avec l’œuvre d’art mais invite également à définir ce qui donne et constitue la valeur de l’œuvre, entretenant une filiation directe avec la pensée de Marcel Duchamp.

L’influence de Marcel Duchamp et de son univers, dans lequel elle s’est immergée et qu’elle a exploré de façon approfondie et systématique, est manifeste dans l’exposition. Elle s’enrichit des croisements répétés avec la figure de Guillaume Apollinaire qui, comme Marcel Duchamp et elle, nourrissait une passion pour le calembour ou la contrepèterie. Les références à l’artiste et au poète sont réunies dans l’une des entrées du travail qu’elle a effectué entre 2007 et 2008, Research Notes, dans lequel elle met en exergue les relations entre leurs œuvres et leurs textes, à travers une installation regroupant dessins, notes manuscrites, collages, cartes postales, notices de dictionnaires et reproductions d’œuvres.

C’est sous cette même double influence que se place Zone, son film réalisé en 2013. Constitué à partir d’un poème de Guillaume Apollinaire, il est construit grâce à un collage de séquences «ready made» issues de films documentaires animaliers et met en œuvre un double mouvement: de la récitation du poème vers l’image, de l’image vers le texte dit; le film crée une structure parallèle et complémentaire qui évoque en filigrane le contenu et l’atmosphère du poème sans pour autant l’illustrer.

Au-delà du rapport étroit à la question du langage et à l’inspiration de Marcel Duchamp et de Guillaume Apollinaire, Bethan Huws en appelle sans recours au spectaculaire ou à l’artifice, au regard du visiteur à l’œuvre et à l’artiste et affirme, pour reprendre le titre de l’une de ses installations, que «les artistes interprètent le monde et, ensuite nous interprétons les artistes».

AUTRES EVENEMENTS ART