L’exposition « Réminiscences » à la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, à Paris, met en lumière le surprenant travail mémoriel auquel se livre la jeune artiste russe Zhenya Machneva par le biais du tissage. Loin de la fonction décorative traditionnellement attribuée à la tapisserie, les œuvres de Zhenya Machneva représentent des paysages industriels, des usines abandonnées et des machines devenues inutiles, reliques de l’âge d’or de l’industrie soviétique.
« Réminiscences » : tapisseries de Zhenya Machneva à la galerie Vallois
La démarche de Zhenya Machneva est celle d’une archéologue de l’époque industrielle soviétique, avec pour point de départ la visite de l’usine où travaillait son grand-père. Chacune de ses séances de tissage est précédée d’explorations sur le terrain : l’artiste se glisse dans des usines désaffectées, des hangars à l’abandon et des friches transformées en décharges, où elle photographie ce qui constituera ses « motifs ». Ces images collectées inspirent des dessins en noir et blanc à partir desquels sont ensuite réalisées les tapisseries.
Zhenya Machneva tisse des réminiscences de l’ère industrielle soviétique
Les tapisseries de Zhenya Machneva offrent une nouvelle existence à un patrimoine aujourd’hui presque oublié. Alors que l’industrialisation et la figure de l’ouvrier étaient glorifiées à l’extrême durant la période soviétique, il n’en reste désormais que des fantômes à peine visibles. C’est pour maintenir le souvenir du travail des ouvriers et d’objets et de paysages en cours de disparition que Zhenya Machneva les immortalise dans son singulier répertoire textile.





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