ART | EXPO

Zero (Source)

27 Mai - 17 Juin 2012
Vernissage le 26 Mai 2012

Sous la forme d'un accrochage foisonnant, souple et fluide, «Zero (Source)» rassemble les dessins et peintures d’Eric Feres. Jouant de l’effacement, du remplissage à outrance, ses œuvres interrogent des sujets, issus du quotidien, à travers des images prises sur internet.

Eric Feres
Zero (Source)

La première exposition monographique d’Eric Feres s’intitule «Zero (Source)». L’artiste pratique essentiellement l’écriture et le dessin. Dans les deux cas, le sujet choisi est de l’ordre de l’anecdotique. Concernant ses dessins, les sujets sont issus du quotidien, soit le sien, soit celui de quelqu’un d’autre à travers une image prise sur internet. Ce peut être une photographie de famille, un portrait, un groupe, un chien ou encore un portrait de groupe avec un chien (Sans titre(Famille avec chien). Une fois cette base posée, l’artiste se laisse guider par la technique, recherche l’accident.

Après quelques heures de travail, le style a alors complètement changé le sujet. Il en est ainsi dans ses peintures: l’encre de chine ou l’encre de couleur, très diluée, est appliquée sur la feuille de papier. Elle s’y répand, forme des tâches, des coulures, que l’artiste retravaille au pinceau et au chiffon. Le matériau et la technique utilisés sont au centre de la pratique d’Eric Feres. Les réactions entre les différentes encres, entre l’encre et le papier, ou encore avec certains rajouts à la craie à l’huile, sont d’autant de contraintes avec lesquelles l’artiste doit composer. La netteté du sujet photographié se perd à mesure que se gagne la précision du geste. Et au flou de l’image créée se superpose le flou de la technique employée. Outre les lavis d’encre, ses dessins peuvent parfois partir de gribouillis, comme pour ceux regroupés dans l’édition Les Copains (Jetseditions, 2009). Les volutes de traits se massent, que le simple rajout de deux ronds transforme en tête de chien, ou en créature mi-enfant mi-pingouin. L’enjeu est d’inverser le procédé de réalisation: le trait de feutre est gardé comme base, mais ne sert plus à tracer les contours des personnages, il en remplit les volumes. Le dessin surgit alors de l’intérieur. Dans tous les cas, le résultat est toujours différent de celui envisagé au départ. C’est ce glissement, non programmé mais espéré, qui intéresse Éric Feres. Il s’agit de faire en faisant: de la façon de faire découle ce qui est fait.

Pour «Zero (Source)», Éric Feres montre plusieurs peintures, toutes réalisées ces derniers mois, spécialement pour l’exposition. L’artiste fait dialoguer les différents formats, les différentes techniques. Est également réalisée pour l’occasion une sculpture en plastique moulé. Là encore, la manière de procéder consiste à choisir un sujet, à s’intéresser à la forme, aux détails, à en choisir un, l’agrandir, le déconstruire puis le reconstruire.

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