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Yohji Yamamoto at large

28 Avr - 26 Mai 2012
Vernissage le 28 Avr 2012

Considéré comme l’un des plus grands créateurs japonais, Yohji Yamamoto assume pleinement son choix de ne jamais suivre les tendances. Son style est révolutionnaire. La plupart de ses tenues sont noires ou dans des couleurs sombres. Il s’inspire des tenues masculines pour vêtir la femme à qui il reproche de montrer trop de peau.

Yohji Yamamoto at large

Yohji Yamamoto, diplômé de l’université de Keio, se lance en 1972 dans l’aventure de la création et fonde sa société Y’s Company Ltd. C’est en 1977 qu’il présente sa première collection Y’s à Tokyo, avant Paris en 1981 et New York en 1982 avec sa ligne Yohji Yamamoto. En 1984, il étend son savoir-faire à la mode masculine en présentant sa collection Yohji Yamamoto Homme à Paris, et crée sa société Yohji Yamamoto Inc.

Dans le contexte de la mode flamboyante des années 1980, Yohji Yamamoto introduit une véritable rupture, avec son univers conceptuel empreint d’une poésie radicale. Initiateur d’un mouvement esthétique novateur, il dessine une silhouette reconnaissable entre toutes. Il questionne les proportions du corps, introduisant la sensualité là où on ne l’attend pas, dans l’espace entre le corps et le vêtement. Comme un parti pris, il travaille le noir sans relâche pour en explorer les infinies possibilités et ponctue ses collections de touches de rouge, bleu ou vert, toujours utilisées avec parcimonie. Il expérimente la matière, la triturant pour un effet déjà vécu, réfutant le flambant neuf. Fervent connaisseur de l’histoire de la mode, il sème dans ses collections des clins d’œil au passé, revisitant crinolines XVIIIème, combinaisons de travail, ou encore costumes traditionnels japonais. Questionnant sans cesse ce qui semblait acquis, il déconstruit pour mieux reconstruire, et réduit le vêtement à l’essentiel.

Situé depuis toujours à la croisée des mondes de la mode et des arts, Yohji Yamamoto élargit son spectre vers le cinéma avec le film portrait Carnet de notes sur vêtements et villes de Wim Wenders (1989), et avec sa collaboration avec Takeshi Kitano pour les costumes de ses films Aniki mon Frère (1999), Dolls (2002) et Zatoichi (2003). Il flirte par ailleurs avec l’opéra en réalisant les costumes de Madame Butterfly de Puccini à l’Opéra de Lyon, de Tristan et Iseult mis en scène par Heïner Muller en 1993, ou de Susanoo au Festival d’Art de Kanagawa en 1994. Il participe également au 25ème anniversaire de la compagnie Pina Bausch en 1998.

En 2002, il publie le livre Talking to Myself by Yohji Yamamoto, édité par Carla Sozzani et imprimé par Steidl. Il est aussi l’objet de l’exposition «May I help you?» à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, exposition qui sera présentée au Hara Museum of Contemporary Art à Tokyo en 2003. En 2005 sont inaugurées deux expositions internationales de Yohji Yamamoto: «Correspondences» à la Galleria d’Arte Moderna di Palazzo Pitti à Florence et «Juste des Vêtements» au Musée de la Mode et du Textile de Paris; suit en 2006 l’exposition «Dream Shop» au Momu d’Anvers. 2011 marque la sortie de son autobiographie My Dear Bomb chez Ludion, ainsi qu’une série d’expositions à Londres: au Victoria & Albert Museum, au Wapping Bankside («Yohji’s Women»), au Wapping Project («Yohji Making Waves»), au London College of Fashion («Yohji Yamamoto at work»).

2012, année anniversaire des 40 ans de la ligne Y’s, est aussi celle de la présidence du jury mode du Festival International de Mode et de Photographie d’Hyères. Dans ce cadre, l’art intervient comme un fil rouge, reliant la passion pour les arts de la famille Noailles aux créations de Monsieur Yamamoto, situées depuis toujours à la croisée de la mode et des arts. Se faufilant dans les différents événements de la villa, il s’incarnera dans la présence des Å“uvres d’Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin à l’occasion de l’exposition rétrospective programmée par le festival, le duo de photographes ayant par ailleurs signé trois catalogues Yohji Yamamoto sous la direction artistique des M/M (Paris); au fil du temps et des espaces, il prendra la forme de performances dansées, d’interludes musicaux, de projections de films en plein air, de conversations dont une entremêlera mode et cinéma (organisées par la Fédération). La piscine de la villa Noailles abritera également sa traditionnelle exposition dédiée au président du jury: enfermées dans la piscine, de belles endormies se tiendront éveillées à la lumière des fluos, tandis que se promèneront dans les jardins les créations de Yohji Yamamoto et Y’s, comme un dialogue entre pièces fortes et tenues quotidiennes.

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