ART | EXPO

Yang Fudong

26 Fév - 26 Mar 2011
Vernissage le 26 Fév 2011

Infusés de questions existentielles et psychologiques, les travaux de Yang Fudong sont d’une grande beauté plastique, rappelant parfois l’atmosphère des films des années 1930 ou des films noirs d’après-guerre.

Yang Fudong
Yang Fudong

La galerie Marian Goodman Paris présente la quatrième exposition de l’artiste chinois Yang Fudong. Elle comprendra Fifth Night, son dernier film multi-écrans, et International Hotel, une série de sept photographies noir et blanc.

Pour International Hotel, Yang Fudong s’est inspiré des moments où les sportifs sont hors de l’eau lors des compétitions de natation. Il a mis en scène ces instants d’attente, de joie ou de repos avec des mannequins autour de la piscine Art déco de l’International Hotel de Shanghai. Pour l’artiste, la série est comme un film, chaque photographie représentant une séquence.

L’environnement, le stylisme et l’allure des filles évoquent les «femmes modernes» chinoises d’avant la deuxième guerre mondiale, qui posaient pour les publicités, les calendriers ou les affiches de films et dont les portraits stylisés ont contribué à l’émancipation féminine. A la manière des modèles de l’époque, les jeunes filles sourient à l’objectif ou font mine de réagir à une action se déroulant hors cadre. Yang Fudong cherche à rendre compte des enjeux complexes auxquels font face les jeunes femmes dans la Chine actuelle.

Fifth Night est une installation vidéo composée de sept projections synchronisées, montrant les rues du vieux Shanghai de nuit. Au milieu du décor, une scène a été montée, un tramway est en réparation et différents personnages apparaissent, sans qu’il y ait de lien entre eux. L’artiste a utilisé la technique qu’il nomme du «film à vues multiples», qui complète notre vision habituelle, puisqu’il utilise sept caméras filmant la même scène depuis sept angles différents, avec des variations d’échelles, de profondeur et de mouvements.

Toute l’attention du spectateur se concentre sur l’expression des personnages, dont les plus simples actions paraissent monumentales. Ce qui intéresse l’artiste c’est la beauté qui émane du hasard, qu’il capte grâce aux ajustements des caméras et aux réactions subtiles des acteurs face aux multiples objectifs. L’œuvre incite à un questionnement sur la réalité, la perception et la sensation du temps.

Né en 1971 et résidant à Shanghai, Yang Fudong a suivi une formation de peintre, avant de se consacrer à la photographie, la vidéo et le film dès la fin des années 1990. Son film en cinq parties intitulé Seven Intellectuals in Bamboo Forest (2003-2007) assoit sa reconnaissance internationale comme l’un des artistes les plus intéressants de la jeune génération chinoise. Au cœur de ses œuvres apparait la désorientation de la jeunesse de son pays, tiraillée entre tradition et mode de vie occidental, et la construction de l’identité, façonnée par la mythologie, la mémoire personnelle et le vécu. Infusés de questions existentielles et psychologiques, ses travaux sont d’une grande beauté plastique, rappelant parfois l’atmosphère des films des années 1930 ou des films noirs d’après-guerre.

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