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Yan Pei-Ming. Exécution

364 pages d’entretiens avec Yan Pei-Ming dont chaque œuvre est précédée d’une préparation mentale. Des documents et éléments précieux et précis pour mieux comprendre un artiste attaché à l’humain et à son destin.

— Auteur : Collectif
— Éditeur : Les presses du réel, Dijon
— Année : 2006
— Format : 16 X 21 cm
— Illustrations : 2 en couleur
— Pages : 464
— Langue : français /anglais
— ISBN : 2-84066-161-6
— Prix : 19 €

Présentation
Le phénomène Yan Pei-Ming reflète d’une part la crise de l’image, ou plus précisément la crise de la crédibilité de l’image, et d’autre part le pouvoir attractif et sensuel de l’image, d’autant plus lorsqu’elle est légitimée par les mass media et une visibilité totale.
Dans cette invasion déstabilisante d’images attirantes qu’elles soient horribles et/ou séduisantes, sans que l’on puisse jamais en vérifier la vérité ou la réalité, la masse d’informations visuelles ainsi que la joyeuse célébration des images deviennent en elles-mêmes une réalité globale au-delà de tout soupçon.

La direction courageuse et innovatrice imposée par l’artiste dans son œuvre consiste en une localisation terriblement précise de sa position, entre une présence primaire, agressive, physiquement sensuelle de l’image, et un contexte de références culturelles, politiques, ou d’histoires privées, surpeuplé et chaotique.
Ce contexte particulier pourrait facilement se révéler comme le terrain idéal à partir duquel forger un discours intellectuel, politique ou sociologique routinier et répétitif (voire redondant), discours qui ramènerait toute pratique visuelle à de l’illustration, sans manifester le moindre intérêt pour la déconstruction des systèmes visuels.

Chacune des images qu’il montre est globalement connue, et même banale d’une certaine façon. Mais dans sa façon de recréer le drame personnel caché derrière l’image — c’est-à-dire la situation réelle avant qu’elle ne soit récupérée par les mass media et une reproduction aliénante — il réhabilite la primauté de l’image en tant qu’expérience immédiate et puissance de confrontation avec les problématiques basiques de la vie et de la mort.
Cette immédiateté brutale retrouvée crée une entité presque dramatique et explosive qui distingue ses peintures de n’importe quelle autre pratique picturale basée sur l’utilisation d’images préfabriquées et largement communiquées de notre vie quotidienne.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions les presses du réel — Tous droits réservés)