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Windscape

Les éditions Hatje Cantz publient une monographie du photographe coréen Bae Bien-U dont le travail porte sur la relation de l’homme et de la nature reflétant une des préoccupations majeures de la société coréenne: comment l’être humain peut-il vivre en harmonie avec la nature? Problématique déjà présente dans la peinture coréenne traditionnelle.

Information

Présentation
Bae Bien-U, Jeong-hee Lee-Kalisch
Windscape

Ce délicat travail éditorial – la jaquette en calque légèrement poudrée et imprimée d’un paysage maritime recouvre un livre à la couverture de carton blanc où les mentions classiques, titre, auteur, éditeur, sont gravés en lettres argentées – présente 20 années de travail photographique.

Les photos de Bae Bien-U, exclusivement en noir et blanc, sont introduites par un texte en anglais, sur papier bible, de Jeong-hee Lee-Kalisch, «La Mélodie silencieuse dans le vent. La perception subjective du paysage de Bae Bien-U».

«The eye renders the image. The photographic artist Bae Bine-U, distinguishes himself from many of his contemporaries in that he does not subsequently conceptually supplement or digitally rework his photographs; rather, he uses the artistic capacity of the camera and his eye in order to capture the landscape. He is therefore one of the so-called clssic artists, who allow their natural perception to be defined solely by the eye.

In the process, Bae’s camera is the medium of his heart, which causes his finger to press the release-much like the relationship between the brush and the elbow and heart in traditionnal East Asian painting.» (Jeong-hee Lee-Kalisch, Extrait de l’introduction)

Les photographies noir et blanc de Bae Bien-U des 20 dernières années, montrent des paysages en mouvement, des arbres et des herbes couchées dans le vent, le mélange de l’écume de mer et de la brume sur les cailloux dans la montée des vagues, l’horizon de l’océan dissout dans le gris blanchâtre du ciel.

Punggyeong, le terme coréen pour paysage est composé des mots «vent» et «paysage» ou «décor».

Le terme poétique «Windscape» est une traduction littérale du terme «paysage» tel qu’il est appréhendé en Corée, en Chine ou encore Japon.

Le terme coréen est étroitement lié à l’éther, une des notions traditionnelles coréennes en cosmologie. L’éther représentant la quintessence qui permet à tout êtres et toutes choses de vivre.

«En regardant les photos de Bae Bien-U, quelles soient une île au milieu de la mer ou simplement une forêt de pins, on ressent un besoin instinctif de garder sa conscience en éveil pour y voir cette chute dans le néant.

Mais au lieu de cela, nous plongeons dans les profondeurs d’une inconscience irrationnelle, accablée par l’emploi de Bae Bien-U d’une si délicate lumière infiniment mystérieuse.

Dans ces paysages au seul point de vue flou, le temps et l’espace ne peuvent ni être mesurés, ni être perçus par la raison, donnant une vision du monde uniquement ressentie à travers l’imagination du spectateur.

Il est surprenant de voir combien sa suggestion de la profondeur et sa perspective spirituelle reflétées par l’harmonie de lumière et d’obscurité, remplacent la perspective géométrique, portant ainsi la tradition de notre peinture de paysage à son sens le plus approprié.» (Seung-Kon Kim, critique d’art)