DANSE | SPECTACLE

Montpellier Danse | Une soirée avec Forsythe

30 Juin - 01 Juil 2018

Chorégraphe international, William Forsythe a marqué le XXe siècle par son approche duale du ballet classique. Entre prolongation et déconstruction. Hommage en trois temps, la Compañia Nacional de Danza réinterprète trois de ses pièces, au fil d'Une soirée avec Forsythe.

Via Une soirée avec Forsythe, le festival Montpellier Danse 2018 rend hommage à William Forsythe. Soit l’un des chorégraphes les plus connus du ballet contemporain occidental, des années 1970 à aujourd’hui. Chorégraphe américain né en 1949, il aura été directeur du Ballet de Francfort, de 1984 à 2004. Imprégné de classique, la danse de William Forsythe s’empare des motifs du ballet, qu’elle déconstruit et prolonge. Spectacle tripartite, Une soirée avec Forsythe reprend trois pièces célèbres. À savoir The Vertiginous Thrill of Exactitude (1996) ; Artifact Suite (2004) ; Enemy in the Figure (1989). Autant d’œuvres interprétées par la Compañia Nacional de Danza de España, dirigée par José Carlos Martinez. Un choix en trois actes, avec des pièces chorégraphiques à la fois rigoureuses et à rebours de l’homogénéité. Substituant à la chronologie des transversalités temporelles, notamment.

Une soirée avec Forsythe : la Compañia Nacional de Danza rejoue William Forsythe

Pièce pour cinq danseurs, The Vertiginous Thrill of Exactitude place la soirée sous le signe de la perfection. Construite sur le mouvement final de la Symphonie no 9 de Franz Schubert, The Vertiginous Thrill of Exactitude mobilise pointes, tutus, pas chassés… Tout ce qui fait le charme un peu désuet de la danse classique. Qui, poussée à son paroxysme, finit par sidérer de virtuosité. Dans une fascination pour cette excellence disciplinaire, toujours souriante. Friandise acidulée, comme les cercles jaune vif qui font office de tutus aux danseuses, The Vertiginous Thrill of Exactitude contient sa raison d’être et sa réalité dans son titre. La soirée se poursuit ensuite avec une pièce pour quarante-cinq danseurs. Œuvre en deux parties, Artifact Suite (2004) trouve son origine dans la première création proposée par William Forsythe, à son arrive à la tête du Ballet de Franfort – Artifact, 1984. Soit une création à l’écriture très travaillée.

Du charmant pas de deux à la mécanique du geste : la précision du ballet néoclassique

Condensant trois parties d’Artifact (1984), Artifact Suite (2004) aura clôturé les vingt années de direction du Ballet de Francfort. William Forsythe y déploie une double architecture. La première partie s’appuie sur la Chaconne de Johann Sebastian Bach, dans Partita no 2 en ré mineur, BWV 1004 pour violon solo. Tandis que la seconde égrène les notes de piano, rapides, répétitives, d’une composition d’Eva Crossman-Hecht. Sorte de radiographie, de balayage aux rayons X, la mécanique du corps de ballet y apparaît dans sa précision. Une attention poussée jusqu’à la déconstruction, y compris des décors, qui s’effondrent. Enfin, creusant le chaos, Une soirée avec Forsythe s’achève par Enemy in the Figure (1989). Pour un trajet entamé à l’aune d’une succession de pas de deux [duos] et s’achevant ainsi dans un corps à corps avec la mécanique du mouvement.

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