ART | EXPO

Welcome to Suicide Park

31 Jan - 15 Mar 2008
Vernissage le 31 Jan 2008

Un parc, un lieu initiatique, idéal où l’on peut venir finir sa vie. S’isoler, inventer un monde qui arrête de trébucher sur la normalisation et la rationalité. Se retirer. Le travail de Claude Lévêque pose un regard sur les impacts produits par l’émotion, par les situations allégoriques.

Claude Lévêque
Welcome to Suicide Park

« I had to put up some kind of a fight. » (The Rolling Stones – Honky Tonk Women)

Une exposition traduit et adapte un scénario dont elle est garante du résultat autant que de la procédure. C’est une perpétuelle et permanente élaboration, comme un on-going-space, à parcourir en tout sens.
Dans ce processus et pour obtenir une narration infinie, chaque œuvre devient un indice. Fonder une enquête, non pas sur des notions pragmatiques ou rationnelles mais bien au contraire sur les vertus immersives de la fiction, de ses non-sens et de ses propres règles spatio-temporelles et mentales.

L’exposition fait naître, grâce aux œuvres et à leur agencement, une nappe de fiction, un paysage d’événements produisant de nouveaux systèmes discursifs. Elle devient une boîte à outils permettant la formation d’un espace de connections, une « chaîne sensible », faites de liens multiples qui se constituent entre les images, les formes et leurs climats contextuels.

L’espace d’exposition est un piège ou une protection. Un lieu de surveillance et de dissimulation pour s’éloigner, être au-dehors d’une répression. Une hétérotopie, un contre espace réels mais hors de tous les lieux, ôté et à l’intérieur du monde. Appréhender le monde sans avoir à le craindre. Faire son coin, conforme à sa singularité et à ses désirs. La fiction prend en chasse le réel et en fait usage. À un événement, une exposition, préexiste un vocabulaire, des possibles et des fragments de récit. Prendre en marche ce moment, c’est vérifier quelques hypothèses sur un parcours.

« L’homme occidental préfère l’émotion choc, qui est de l’ordre du cri, à l’émotion contemplation, qui est de l’ordre du soupir. Il a besoin d’être secoué par des commotions, étourdi par des activités hystériformes, étonné par des impressions inédites et puissantes. » Michel Lacroix, Le culte de l’émotion.

Il crée des vanités avec un langage formel très économe. Désignant le caractère éphémère, le leurre d’une existence, exprimant la fragilité du réel quand on saisit sa séduction. La mélancolie serait ici la manière de saisir le temps, car la fin, c’est aussi se mettre face à l’éternel. Ce sont des moments d’inquiétude, de contraintes, des effets miroir provoquant des situations d’ordre sensorielles. Jouer avec des forces dynamiques instables dans un déclenchement sans compromis de l’imaginaire. Passer de la séduction à la répulsion pour être en situation de déstabilisation, dans un paysage tragique et lumineux. Pas de domination du biographique mais un jeu avec une histoire personnelle. Il aime produire des métaphores, des métamorphoses sur le constat d’un moment de vie, à travers des lieux communs. Utilisant des archétypes pour leur reconnaissance immédiate, il les agence comme les éléments d’un décor cinématographique pour former une altérité populaire. Vertige d’images déréalisées.  Un travelling sur une fiction in progress dans une zone de réactivité.

No future Yes to all

Timothée Chaillou, janvier 2008

critique

Welcome to suicide park

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