ART | EVENEMENT

Waiting for High Water

04 Oct - 30 Oct 2006
Vernissage le 03 Oct 2006

A travers l’installation, la photographie, la sculpture, la performance, et l’installation vidéo, l’œuvre de Jana Sterbak couvre un territoire vaste et complexe mais néanmoins toujours centré sur l’individu, sa solitude, ses désirs, ses contraintes.

Communiqué de presse

Jana Sterbak

Waiting for High Water

Figure majeure de la scène artistique internationale, Jana Sterbak participe activement à la création contemporaine depuis près de 30 ans et a notamment représenté le Canada à la Biennale de Venise en 2003. A travers l’installation, la photographie, la sculpture, la performance, et l’installation vidéo, son œuvre couvre un territoire vaste et complexe mais néanmoins toujours centré sur l’individu, sa solitude, ses désirs, ses contraintes. Cette pratique est une réflexion continue, poétique et politique, portant sur l’identité, le corps, le langage, l’appartenance et l’exclusion, la mort, la sexualité, comme autant de questions concrétisées en des formes percutantes qui mettent en cause la notion de liberté humaine – liberté de pensée, de comportement, et surtout liberté du corps. L’art de Jana Sterbak est à la fois engagé, critique et émouvant, toujours incisif.

Jana Sterbak est réputée pour son investigation profonde de l’individu et sa manière particulièrement efficace d’interpeller le spectateur. Son œuvre la plus controversée, Vanitas: Flesh Dress for an Albino Anorexic (1987-2006), juxtapose la photographie d’une femme habillée d’une robe de viande crue et cette robe, présentée réellement sous la forme d’une sculpture in progress se décomposant avec le temps qui passe. Avec Remote Control (1989), une danseuse suspendue dans une crinoline motorisée (sorte de jupe-cage) se mouvait dans l’espace d’exposition ou était contrôlée à distance, tel un jouet étrange, par un visiteur masculin. Dans Absorption: Work in Progress (1995), l’artiste se met en représentation avec un mélange ambigu d’humour et de sens tragique pour évoquer une performance fantasmatique : l’ingestion des costumes en feutre de Joseph Beuys qu’elle cherche à détruire en les assimilant. Une de ses dernières installations, Dissolution (2001), est composée d’un ensemble de chaises de glace qui fondent petit à petit au fil du temps de l’exposition, jusqu’à ce qu’il ne reste que leurs structures métalliques éparpillées au sol, étrange ruine dont la mémoire est documentée par la photographie.

Avec Waiting for High Water (2005), la plus récente installation vidéo de Jana Sterbak présentée pour la première fois en France — avec la complicité de la Galeria Toni Tapiès (Barcelone) et de la Galerie Erna Hécey (Bruxelles) —, l’artiste poursuit son expérimentation avec la technologie et les nouveaux medias. Cette œuvre magistrale est la deuxième partie d’un projet d’installations à canaux multiples présentant une « composition » vidéographique réalisée avec l’aide d’un chien-performeur nommé Stanley, utilisé comme porteur du dispositif de prise de vue. La première partie, intitulée «From Here to There», occupait le pavillon du Canada lors de la 50e édition de la Biennale de Venise en 2003. Elle fait notamment partie de l’exposition Jana Sterbak actuellement présentée au Carré d’art – Musée d’art contemporain de Nîmes.

Waiting for High Water est une triple projection sur une surface plane résultant d’un tournage hivernal réalisé à Venise avec Stanley dont l’artiste a affublé la tête de trois caméras miniatures. Alors que From Here to There nous menait sur les rives enneigées du St-Laurent, au Québec, porte d’entrée des explorateurs français au Canada, Waiting for High Water propose une vision inédite de Venise à hauteur de chien et au moment de l’acqua alta, cette période des crues qui transforme spectaculairement l’image de cette ville balisée de ponts et oblige le promeneur généralement insouciant à faire ici attention à ses gestes et à l’exiguïté inhabituelle de certains passages.

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