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Vues d’en haut, vertiges et constellations

Les premiers pas sont surpris par la mollesse du sol. Passée la légère déstabilisation, l’ensemble évoque une chambre d’adolescente, avec bannière étoilée désarticulée, réinterprétée, et étendue en tentures aux murs. Musique de discothèque un peu mièvre en boucle, et trois écrans vidéos, qui passent en décalé un même film: un montage de Neil Armstrong sur la Lune (le rêve américain), de fausses pom pom girls s’agitant en portant des étoiles bleues à bout de bras, de jeux adolescents dans un parc. Une sculpture de balles bleues magnétisées, qui pend du plafond, évoque vaguement une structure de type ADN.

L’ensemble est ludique, désenchanté, déjanté, et complété par un livre, le catalogue de l’exposition, qui rassemble des photocopies noir et blanc de boules de Noël à facettes. Un monde nouveau est en gestation, dont l’éclectisme et l’inventivité feraient référence à la Renaissance incarnée par Léonard de Vinci.
Une telle présomption laisse pantois, tant la vacuité de ce petit monde synthétique et juvénile aspire sans espoir toute idée de renouveau. C’est peut-être en cela que réside la charge critique annoncée de l’œuvre.

Agathe Snow
— Constellations, 2009. 57 photocopies noir et blanc. 27,9 x 21,6 cm chaque
— One (mother earth, staircase), 2007. Installation avec matériaux divers, dont briques, bois, béton, peinture en spray, vêtement empaillé dimensions variables. Mother earth : matériaux incluant toile et vêtement empaillés sur socle (béton et filet métallique) environ 400 x 260 x 150 cm
— TBD, 2007. Papier, sable, terre, plastique, verre, aluminium, coquillage, circuit électronique, bois et or sur bois de bouleau. 18 x 31 x 31 cm
— Nineteen (Light and Soundtrack), 2007. Installation avec matériaux divers, dont ampoules colorées, câble, béton, bande-son sur CD (lecteur CD, amplificateur et haut-parleurs). 90 x 105 x 22 cm
— Constellations, 2009. 57 photocopies noir et blanc. 27,9 x 21,6 cm chaque
— Do You Think I’m Better off Alone, 2008. Installation