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Voyage(s)

06 Mai - 28 Juin 2015
Vernissage le 06 Mai 2015

Entre paysages et portraits, Françoise Nunez fixe l’émotion des rencontres, des lieux et donne à voir le monde en gammes de gris. Qu’il s’agisse de ses séries sur l’Inde, le Japon, le Chili ou les ports, ses photographies ne succombent ni à l’exotisme ni au dépaysement. Seule la recherche sensible de l’autre à travers une poétique très personnelle prédomine.

Françoise Nunez
Voyage(s)

Le Château d’Eau présente une rétrospective de l’oeuvre photographique de Françoise Nunez du 6 mai au 28 juin 2015 dans la grande Galerie.

D’origine toulousaine, Françoise Nunez est venue à la photographie grâce à Jean Dieuzaide qui l’a initiée au tirage noir et blanc. Mais c’est sa rencontre avec Bernard Plossu avec lequel elle partage la vie, de l’Andalousie jusqu’aujourd’hui La Ciotat, qui a été déterminante dans son approche de la photographie.

Françoise Nunez est photographe et voyageuse. Entre paysages et portraits elle fixe l’émotion des rencontres, des lieux et donne à voir le monde tout en gammes de gris. Qu’il s’agisse de ses séries sur l’Inde, le Japon, le Chili ou les ports, ses photographies ne succombent ni à l’exotisme ni au dépaysement. Seule la recherche sensible de l’autre à travers une poétique très personnelle prédomine.

«Françoise Nunez est une photographe du lointain et du voyage. Éthiopie, Inde, Japon… Il semble que sa photographie ne se déploie que dans cet état d’apesanteur, d’ouverture au monde qu’offrent ces moments privilégiés où l’on se retrouve soudain plongé dans un quotidien dont on ignore encore les règles. Il n’y a pas chez elle un souhait de décrire ou d’explorer les aspects «exotiques» des lieux qu’elle parcourt, mais plutôt, par cette immersion dans une vie soudain étrangère, de retrouver une sorte d’hypersensibilité de la conscience et de consacrer son temps entièrement à la mettre en images.

Si le voyage est son domaine, paradoxalement, son regard est essentiellement proche, familier: il a cette qualité d’effacement de soi, il se coule avec tellement d’aisance dans le flux de ce qui l’entoure, qu’il parait en faire partie. Dans la préface au livre de Françoise Nuftez sur l’Inde, Jean-Christophe Bailly raconte l’anecdote suivante, qui illustre l’impression profonde que lui font ces photographies: un soir à Delhi, achetant un thé à un vendeur des rues, il a le réflexe de s’accroupir pour le boire, ainsi que le font les habitués. Faisant cela, il passe dans un espace différent, il devient un autre, il appartient à ce monde qui l’entoure. Nous avons tous connus ces instants d’épiphanie où nous cessons d’être étranger au monde et où il coule librement en nous. La photographie de Françoise Nunnez est ainsi: pas de moment décisif, mais un écoulement du monde qui vous traverse comme une rivière.» (Didier Brousse)

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