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Voyages en Algérie. 1970-1975, 1999-2010

13 Jan - 01 Mar 2015
Vernissage le 13 Jan 2015

Françoise Saur pratique la photographie en procédant par collecte d’images, créant des albums de son quotidien et de ses rencontres. Ses photographies sont ancrées dans une relation au territoire et témoignent d’une dimension humaine forte. Elle présente ici des images extraites de son journal photographique prises lors de ses voyages en Algérie.

Françoise Saur
Voyage en Algérie, 1970-1975, 1999-2010

Depuis plus de 30 ans, Françoise Saur pratique la photographie en procédant par collecte d’images, créant des albums de son quotidien et de ses rencontres.

D’emblée, dès les années 1970, ses photographies s’inscrivent dans un rapport au territoire. Tout d’abord le territoire alsacien qu’elle va photographier à l’orée des années 1970, montrant les hommes et les femmes au travail dans des campagnes reculées. L’attention portée aux silhouettes, aux gestes et à la relation du corps à l’espace n’est pas sans rappeler l’esthétique tranchée d’une Dorothea Lange.

Pendant des années, Françoise Saur n’utilise que le noir et blanc pour éviter tout artifice, aller à l’essentiel, être dans l’épure du regard et de l’image. Puis, lors de ses séjours en Algérie, retour aux sources, rencontre avec le monde des femmes, la lumière éclabousse ses images et les couleurs apparaissent comme un geste qui souligne les rencontres, les hasards et l’ouverture. Pour rendre l’univers de cette Algérie baignée d’ombre et de lumière, de tissus multicolores, de vie ancestrale et de modernité, elle compose des polyptyques où s’entremêlent objets, formes, couleurs, lumières qui ponctuent chaque portrait d’un univers quotidien.

Françoise Saur est née en Algérie et y a effectué plusieurs voyages tout au long de sa vie. A chacun d’entre eux, elle a choisi d’adopter différentes approches photographiques.

«L’Algérie reste liée à mon histoire personnelle et j’ai eu la chance de pouvoir séjourner plusieurs fois auprès des femmes du Gourara, au sud du grand erg occidental, dans un environnement préservé.

Cette fois l’enjeu était autre. Il s’agissait pour moi d’essayer d’être perméable à l’immense foisonnement actuel, aux tensions qui résultent des dix dernières années de souffrance, aux contrastes économiques et géographiques, à la complexité des rapports humains, à la prolifération urbanistique, aux échappées. Bref de saisir la tension sans perdre l’humanité, de faire des images relevant à la fois de la distance et de l’appartenance.

Sur place, j’ai été confrontée à une société de non-image. Et ma pratique photographique est passée du noir et blanc à la couleur. Le résultat en est une série de petits contes très brefs qui permettent de prendre de la distance par rapport à la réalité et d’être pourtant dans son intimité.» (Françoise Saur)

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