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Vortex Loundge

PAnne Kawala
@12 Jan 2008

Performance: sur un écran est projetée l’image renversée d’un cyclone, un tourbillon de particules. La tornade se fait, se défait. L’ambiance est jaune, orangée. Nuages? Sable? Désert? Le son, la tornade gronde.

Cette performance, ou plutôt cet evening — car le Vortex Loundge a été conçu en 2000 pour des soirées au Thread Waxing Club, lieu hybride de NewYork — dure une heure. Sans contingence narrative: pas de début, pas de fin. Pas de (grand) spectacle? Si pourtant: un grand écran, une projection et un trucage à l’américaine pour film-catastrophe hollywoodien. Où tout est montré, dispositif et résultat.
Pour une heure de contemplation, ou plutôt, comme cet evening est d’une grande douceur, pour une invitation d’une heure en allers ailleurs, l’image et le son, le dispositif, allers-retours, un verre à la main – un cocktail, suggère Bertrand Lamarche, pourrait être créé pour accompagner l’expérience du Vortex Loundge.

Entrons.
La salle est plongée dans l’obscurité.
A droite, un écran sur lequel est projetée l’image renversée d’un cyclone. D’un sol sans relief est aspiré vers le haut ce tourbillon de particules, suspendues. La tornade se fait, se défait. L’ambiance tempétueuse est jaune, orangée. Nuages? Sable? Désert? L’arrière-plan, en de parfois brefs dédoublements, un second souffle, plus grand, presque symétrique, apparaît, bleuté. Le son, la tornade gronde.

A gauche, quelques fauteuils.
Par-delà: le dispositif. Le phénomène météorologique a donc lieu dans cette salle. En direct. L’examiner est possible pour n’importe quel spectateur — qui n’aurait été absorbé dans le Vortex, par l’image, par le son, conjoints. Ce dispositif emprunte au set DJ son esthétique et sa mise en œuvre.

A droite, une platine, pas de vinyle, le diamant contre le caoutchouc, un moteur ralentit sa course. Les souffles, crachements, déchirements sont tous contenus là. Rien de particulièrement innovant: cette expérience de bruitages, qui ne l’a pas faite, même involontairement? Mais son réinvestissement donne une profondeur à l’image.

La première proposition de Bertrand Lamarche, faite au Thread Waxing Club, le rendait DJ. Y était incluse une partition narrative, du moins une progression dans l’intensité et la nature des sons. Un mieux? Pas sûr: la fausse constante du tumulte sonore s’adjoint à l’hypnotique déroulement des tourbillons. L’image et le son fonctionnent, là, de la même façon, s’exhaussant.

Bertrand Lamarche
— Vortex Lounge, 2000. Installation et projection vidéo.

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